R.I.P. Jacquot

Faire une suite aux Visiteurs était une belle initiative, l'énorme succès aussi bien critique que public de l'une des comédies les adulées par les Français ne demandait qu'une nouvelle aventure après la fameuse fin qui laissait notre Jacquouille dans le présent et son petit petit petit petit petit fillot Jacquard au Moyen-Âge. Le pari de surpasser la comédie culte était donc osé. Le résultat n'en par conséquent que plus raté. Réalisé quatre ans plus tard par la même équipe (ou presque), cette séquelle intitulée Les Couloirs du Temps : Les Visiteurs II est une réelle déception...

En effet, s'il est agréable que retrouver les acteurs du premier opus dans leur intégralité (excepté pour Valérie Lemercier qui est malheureusement remplacée par une Muriel Robin inappropriée), le scénario manque de punch et le tout sent fortement le réchauffé. L'effet de surprise ayant forcément disparu, nous faisons ainsi face à une série de dialogues globalement issus du premier film, une mise en scène certes explosive mais garnie d'effets spéciaux pas toujours réussis et le plus souvent inutiles et des situations burlesques amusantes mais n'arrivant jamais à nous faire oublier les mémorables séquences imaginées dans l'opus précédent.

Il faut dire que cette nouvelle aventure n'apporte pas grand chose à l'intrigue originale, l'histoire tournant hélas en rond, devenant de plus en plus énervante à force de retournements de situations malvenus, de voyages temporels incessants et d'idées neuves absentes (Jean-Marie Poiré ressasse les mêmes scènes sans vergogne). De plus, tout le charme et la vivacité des acteurs du premier film ont laissé ici place à une sorte d'autoparodie pas franchement drôle et le plus souvent agaçante (en particulier Jean Reno, visiblement blasé de rempiler). Ainsi, malgré quelques passages assez amusants, Les Couloirs du Temps est l'exemple typique de la suite inutile dont on se serait bien passé.