Bien que cela soit une comédie, ce film est sensé s'inspirer de la véritable équipe de water polo gay et qui sont chaque année aux gaygames. Cédric Le Gallo, l'un des réalisateurs, fait partie de cette équipe est fait sa première réalisation dans laquelle il souhaitait montrer les valeurs de l'équipe: liberté, le droit à la différence et à l'outrance et le triomphe de la légèreté sur la dureté de la vie. Le film réussit plus ou moins le pari. Plus ou moins parce qu'il est truffé de clichés sur les homos, les trans et les lesbiennes.
Les lesbiennes y sont représentées comme des machos, méchantes et brutales. Le seul moment où elles interviennent dans l'histoire est l'occasion de faire passer plein de propos lesbophobes. style: "dans lesbienne, il y a hyène" et une soit disant homophobie chez les lesbiennes.
Les homos sont représentés comme des dragueurs invétérés et d'autant plus vers les hétéros (une raison de plus pour appuyer le cliché homophobe de soit disant prédation) ne sachant pas faire autre chose que la fête et, que de montrer leur pénis. L'un des homos qui intègre l'équipe, donne l'impression au début qu'il découvre sa sexualité comme une dilettante en disant: "j'aimerai bien". On ne découvre pas sa sexualité d'une façon si simpliste, comme un "j'essayerai bien".
La seule femme trans représentée surjoue son rôle et est montrée comme une drag queen.
Le pire étant de faire passer l'homophobe de l'histoire pour le héros qui réussit à rendre l'équipe compétitive et pro, comme si ils n'y seraient pas arrivé sans lui. Comme un sauveur, qui passe en plus pour le plus tolérant au final. Le truc, c'est qu'il n'y a pas de questionnement sur son homophobie, à part un des gars qui lui dit qu'il est juste un peu con. C'est léger comme critique de l'homophobie, qui s'avère pourtant beaucoup plus grave que ce que le film montre et dont ceux qui en sont affublés ne s'en défont pas si facilement, dès qu'ils croisent des homos sur leur route.
Le militantisme est montré comme quelque chose de lourd, voire de ridicule, même si le personnage qui joue le rôle du militant en montre toute l'importance. C'est assez réaliste d'être traité de "relou" quand on milite à côté de personnes non sensibilisées.
Il y a quand même quelques rôles d'homos plus sensés et moins caricaturés que d'autres, mais ça reste en effet léger, comme semble l'avoir voulu Cédric le Gallo. C'est dommage, parce que ça "tue un peu dans l’œuf" les moments plus représentatifs et plus intelligents de l'histoire. Il y a quand-même une scène vraiment intéressante, celle du débat improvisé dans le bus, après qu'ils aient subis une agression homophobe.
Bref, à voir en gardant en tête que c'est une comédie, loin de la réalité, qui reproduit les stéréotypes.