Dans un pays sud-américain indéterminé, un opposant politique, prisonnier de son état, parvient à s'échapper de ses geôliers, et il va être poursuivi par son gardien qui a un chien. Cet homme va être mortellement blessé par le fuyard et, avant de mourir, va demander à son canidé de le venger et de tuer son agresseur. Il va ainsi y avoir une traque entre l'homme et l'animal...
Jusqu'à la réédition par Carlotta en 2022, je n'avais jamais entendu parler de ce film, qui évoquera ce que seront Sorcerer, Papillon ou bien encore les histoires avec des chiens méchants, mais ça n'est pas réellement de l'horreur, mais un très bon film d'aventures sur un homme en fuite, joué par Jason Miller (le père Karras de L'exorciste). Le pays renvoie bien évidemment à des dictatures sud-américaines ou encore au régime franquiste qui faisait rage en Espagne à cette époque, où le chien serait une personnification de ce qu'on pourrait nommer le Mal envers la liberté. J'ai également beaucoup pensé à ce chef d'oeuvre qui est La proie nue, car il est largement question de survie, jusqu'à une partie où Jason Miller va devoir échapper encore et toujours à ce chien, alors qu'il va être lui aussi à poil, de dos et de face, ce qui est une audace à saluer dans une production espagnole de l'époque.
D'ailleurs, la traque ne se poursuit pas que dans la forêt, mais va aller bien au-delà, dans la ville où Jason Miller va trouver une cachette, retrouvant ainsi une ancienne compagne jouée par Léa Massari, mais le chien est comme un Terminator dix ans plus tôt, à savoir qu'il retrouve toujours sa proie. Bien qu'il y ait un message politique sous-jacent dans l'histoire, Les crocs du diable est un film vraiment haletant, où l'homme se retrouve autant démuni que le chien représente à ce moment-là la force brute, y compris si l'un ou l'autre se blesse.