Produit en 1994 par Roland Emmerich, Les Croisés de l’Espace s’avère être l’adaptation comico-fauchée du chef-d’œuvre de Poul Anderson, "Les Croisés du Cosmos". Production allemande mais casting international, le long-métrage s’inspire du roman pour en délivrer une variante dans l’esprit proche d’un délire à la Monty Python, le talent en moins. Car si cette histoire de chevaliers anglais du XIVe siècle débarquant sur une planète extraterrestre est plus ou moins fidèle au bouquin, c’est surtout dans son traitement que le premier film des inconnus Klaus Knoesel et Holger Neuhäuser va être laborieux…


Pensant proposer un film drôle et décomplexé, ces apprentis réalisateurs, auparavant chargés de l’animation sur Moon 44 de Emmerich (tu parles d’un CV), filment laborieusement un scénario empêtré dans un comique pauvre et sans idées, pas vraiment aidé par des interprètes inutilement expressifs. Entre John Rhys-Davies, Rick Overton (Objectif Terrienne), Michael Des Barres (Pink Cadillac) et une pléthore d’acteurs amateurs, le casting fait ce qu’il peut à travers des situations censées être grotesques mais qui restent tout bonnement apathiques. Le film se regarde donc d’un œil absent, les mésaventures ennuyeuses de cette bande de Croisés perdus sur la planète Tharaxian n’ayant absolument rien de dynamique.


Dialogues aux ras des pâquerettes, scènes d’action mollassonnes, effets spéciaux ringards et décors en carton-pâte… On est garni. Ne restent que de pseudo-gags meublant un scénario inintéressant dont les rares emprunts à l’humour noir typiquement british ne font malheureusement jamais mouche. Il faut ainsi se farcir des disputes entre un extra-terrestre mal maquillé et un prêtre chrétien, un adultère entre la femme du héros et un Français lubrique et des plans de batailles incompréhensibles. Bien écrit, ça aurait pu être fendard mais non, vraiment, c’est très nul. Ajoutez à cela une photographie de série TV et une VF nanardesque et vous obtenez clairement un superbe soporifique, sorti on ne sait comment en France en VHS en 1997 et – encore plus fort – en DVD quatre ans plus tard.

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le 1 nov. 2020

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