Depuis quelques années, le cinéma d’animation en provenance des Etats-Unis n’est pas à son meilleur ; Rebelle a illustré le tassement de Pixar, Dreamworks a accumulé les copies flagrantes et les sequels superfétatoires, une foule de petits shows régressifs ont envahis les écrans en exagérant les démonstrations de "cynisme" puéril et les crises d’hystérie défiant la vacuité. Nouvelle production Dreamworks (avant le second et dernier cru de 2013, Turbo, qui sortira en octobre), The Croods se tient dans la moyenne haute du panier, rappelant notamment Dragons.
Si l’excursion tribale imposée par un désastre naturel rappelle inévitablement L’Age de Glace, de même que certains gags liés à la famille et au contexte graphique, The Croods acquiert sa propre identité grâce à son humour et aux caractères de ses personnages ; il vaut également pour son incroyable foule de petites créatures exotiques, facétieuses à la limite du trollisme (la petite mascotte Brassé) ou simplement attachantes.
La morale déclarée (il faut sortir de la caverne et suivre la lumière), lourdement assénée, n’agace jamais ; au contraire, elle profite au dynamisme du récit. La nécessité de l’éveil au-delà du cercle familial et des premiers acquis est le prétexte à l’aventure et au dépassement de soi, générant avec tact le suspense et l’émotion. Pour les enfants, The Croods évoque les limitations et la gêne posées par la famille et le film pourra donc cimenter certaines de leurs prises de conscience et générer un attachement dont ils seront redevables ; autrement dit, The Croods peut s’infuser dans l’esprit d’une génération de cinéphages encore impressionnables, là où la plupart de ses concurrents ne dépassent pas le fast-food et la grimace inconséquente.
http://zogarok.wordpress.com/2013/07/18/the-croods/