Allez Douglas ! Roule sur toi-même !
Quelle heureuse surprise que Les Croods. Après cette désastreuse Reine des Neiges, cet Epic au titre mensonger, je pensais plus devoir me reposer que sur les épaules de Dean DeBlois pour voir des films d’animations dignes de ce nom, avec cette très bonne suite au premier Dragons. Mais, c’était sans compter sur son acolyte de Lilo&Stitch : Chris Sanders.
Et pourtant, Les Croods partaient avec le désavantage de ne pas m’avoir plus attirée que cela lors de sa sortie au cinéma. L’affiche du film et les quelques reportages autour ne m’avaient pas poussée à rejoindre les salles obscures pour profiter du spectacle. Il a fallu les conseils d’une amie – qui, comme moi, ne s’était pas fendue de l’achat d’un billet lors de son apparition sur les écrans – pour sauter sur l’occasion d’une diffusion sur une célèbre chaîne cryptée. Et là : bonheur total !
Ce film est une petite pépite du cinéma pour les petits et pas si petits que ça (mais qui le sont encore dans leur cœur). Les Croods, c’est une avalanche d’idées géniales avec toutes ces créatures improbables, tel que Douglas : cette bête mi-crocodile, mi-chien, mi-moufette, ou encore ces oiseaux majestueux dotée de carapace de tortue verte. Les Croods, ce sont aussi des paysages splendides où le désert rocheux côtoie la forêt vierge. Mais Les Croods, c’est surtout une histoire de famille avant une histoire d’amour.
Et quelle famille ! Les Croods, ce sont des Hommes préhistoriques. Par conséquent, exit les physiques de bombasse botoxée pour les filles et de surfeur californien pour les mecs. Exit également les profils à la Disney avec ces poupées squelettiques aux grands yeux de chat ou ces princes charmants toujours parfaitement shampouinés. Exit aussi cette pléthore de mirettes azures qui sont, certes plus appropriées pour l’animation, mais qui lèsent les trois-quarts de la population mondiale (sinon, j’adore mes yeux noirs !). Bref, Les Croods sont des êtres de la Préhistoire, à petit front mais grosses dents mal chaussées, gros bras et cheveux hirsutes. Et ça, ça fait plaisir.
Les Croods, c’est une famille plus soudée qu’elle n’y paraît, touchante, agréable à suivre et dont on aimerait encore voir l’évolution après le générique de fin. Ceci-dit, je pense que le film se suffit à lui-même (oui, c’est contradictoire avec ma phrase précédente mais je vous embête royalement !). Donc, nous avons le père, dont le but dans la vie est de protéger sa petite troupe de tous les dangers qui les entourent – et des dangers, il y en a –, de le nourrir et de la maintenir en un seul bloc (sauf sa belle-mère… parfois). Mais c’est aussi un homme qui, par crainte de perdre l’un des siens, part du principe que toute nouveauté est mortelle, que la curiosité est fatale et que sortir de la routine, c’est perdre la vie. De fait, les étincelles jaillissent de toute part avec sa fille aînée pour qui le moindre grain de poussière inédit est un bon prétexte pour partir en vadrouille au-delà des frontières imposées par son père. C’est d’ailleurs cet appétit pour l’inconnu qui va entraîner toute la famille dans une aventure extraordinaire.
Pour les autres personnages, il y a le petit frère – petit bonhomme grassouillet, trouillard, qui n’a aucune confiance en lui et qui s’applique à suivre scrupuleusement ce que son paternel lui demande, même si ça lui colle les miquettes –, la petite sœur et ses iules dans les cheveux – qui, sous son aspect de bébé, cache une véritable bête sauvage qui dévore tout sur son passage –, la mère – peut-être le personnage le plus classique du tas, qui aime son « mari », qui adhère à ses principes mais qui n’est pas contre un peu de modernité tant que ça ne nuit pas à son clan – et enfin, la belle-mère (la mère de la mère donc) – qui vit affublée d’une peau de lézard et d’un bâton, qui n’a pas la langue dans sa poche mais un bon coup de « fourchette ». Et puis, il y a Guy, protagoniste extérieur au groupe, dont je vous laisse le plaisir de la découverte.
En résumé, l’image est belle, la musique est bien, les personnages sont top, l’animation est parfaite et les scénaristes sont des génies. Franchement, si vous en avez l’occasion, regardez Les Croods (et sinon, trouvez la).