La comédie musicale de Jacques Demy fêtera bientôt son cinquante deuxième anniversaire.Et il nous faut le resituer dans son époque pour comprendre tout son impact. On comprend alors sa force d’attraction avec le réalisateur ayant reconvoqué l’âge d’or des « musicals » hollywoodiens.En embauchant George Cherikis et Gene Kelly, Demy ressuscite West Side Story et Dansons sous la pluie.Mais le fait de réaliser une comédie musicale avec un contexte complètement français était un défi de taille. Demy l’a fait, a fait rêver le public mondial avec la province et une histoire de deux jeunes femmes cherchant le grand amour.C’est un récit universel, plutôt simple et pouvant parler au plus grand nombre.Pour ne pas tomber dans une simplicité qu’on lui aurait reproché, Jacques Demy a fait composer des chansons pêchues et stylées à Michel Legrand et a célébré l’union rêvée entre le verbe et la musique.En donnant à entendre des mélodies jazzy et des paroles en apparence fluides mais tellement travaillées.Vous passez un bon moment devant les Demoiselles de Rochefort et pas besoin d’être un mélomane ou un poète averti pour vous l’approprier.Cette comédie musicale restera le témoin d’une époque encore assez innocente et riante. Cela fait plaisir encore de réaliser qu’on ne faisait pas un cinéma trop orienté sur une cible de spectateurs ou de générations. Dans les Demoiselles de Rochefort, il y a des jeunes et des moins jeunes, des enfants des papys.Il y a aussi des riches et des gens plus modestes.Tous englobés dans un univers où la division n’a pas cours.Et c’est sûrement la plus belle qualité du film d’éviter le cloisonnement social, de prouver que chaque individu a sa place au bistrot ou dans la rue.Difficile de ne pas apprécier cette chimère ( pour la population actuelle) voulant pourtant rassembler pour la beauté du geste.Pour finir, je pense que plusieurs visionnages s’imposent pour apprécier l’édifice ouvragé qu’est les Demoiselles de Rochefort,Et j’y retournerai pour constater si des nuances m’ont échappé avec un grand plaisir.