Le meilleur remède à la gueule de bois du nouvel an !

J'ai longuement hésité avant de lancer Les Demoiselles de Rochefort... Il faut dire que je n'apprécie les comédies musicales que depuis peu. Quand on partage sa vie avec un passionné du genre, on tente une première approche, puis une seconde, et on finit par se laisser emporter. Avec les films musicaux, j'ai appris à lâcher prise sur le réalisme qui me plaisait tant par ailleurs. J'ai appris à observer les qualités artistiques des comédiens/danseurs/chanteurs. Mais il me faudra toujours une qualité esthétique.


Passée l'appréhension de la comédie musicale, j'avais l'envie de découvrir l'univers de Jacques Demy. Oui, je n'ai jamais trop été intéressée par les grands réalisateurs français. J'ai de bonnes références en la matière mais c'est vraiment la base. Ayant suivi des études de cinéma un temps, j'en avais forcément beaucoup entendu parlé, mais je n'avais jamais osé franchir le seuil. Quel mal m'en a pris car ce qui m'a le plus époustouflé dans ce film, c'est justement son visuel. Les plans, les couleurs, tout est parfaitement orchestré ! J'étais à deux doigts de retrouver mes vieux cours pour décortiquer chaque scène. Mais bon, j'ai regardé ce film le jour de l'an et ma migraine de lendemain de fête m'en a empêché... Ceci dit, c'est une excellente aspirine pour revigorer un esprit un peu embrumé.


Passé le côté très niais de cette comédie, on comprend rapidement que le film va au delà des clichés des beaux gosses et des femmes fatales qui s'ennuient dans leur petite ville de province française. On se fait avoir par les beaux yeux de Delphine et Solange, on craque pour la figure de Maxence, on s'attendrit de l'histoire d'amour d'Yvonne et Simon, on se laisse emporter par les déhanchés d'Etienne et Bill, on fond devant les prouesses aux claquettes d'Andy...


Le tout est rythmé par la musique fabuleuse de Michel Legrand, tellement iconique, qu'on la connaît déjà avant même de voir le film. Ce compositeur a le génie de fabriquer des chansonnettes qui incarnent à merveille les sentiments des personnages et la joie de vivre dans la ville de Rochefort. Les chansons vous restent dans la tête pour un bon moment et vous avez tout de suite envie d'ajouter ces morceaux à votre playlist "Bonheur".


Enfin, ayant vu ce film entre d'autres comédies musicales plus anciennes et plus récentes, je ne peux m'empêcher d'y voir des références à des classiques comme Dansons sous la pluie ou West Side Story. Et maintenant, je comprends mieux l'influence des Demoiselles de Rochefort sur La La Land de Damien Chazelle, que j'ai d'ailleurs adoré.


Bref, lancez-vous, laissez-vous prendre par ce film attachant et plein de créativité.

Créée

le 2 janv. 2019

Critique lue 164 fois

1 j'aime

elfemere

Écrit par

Critique lue 164 fois

1

D'autres avis sur Les Demoiselles de Rochefort

Les Demoiselles de Rochefort
Hélice
10

Critique de Les Demoiselles de Rochefort par Hélice

Les Demoiselles de Rochefort est un des films les plus beaux que j'ai vu. Son charme réside à mon avis dans ce décalage entre un naturel absolu (glissement d'un espace à l'autre, de la parole au...

le 26 nov. 2010

61 j'aime

3

Les Demoiselles de Rochefort
Grard-Rocher
9

Critique de Les Demoiselles de Rochefort par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Un beau matin de très bonne heure, les forains débarquent à Rochefort, sous-préfecture et ville portuaire bien calme mais empreinte d'une certaine gaieté grâce à ses militaires de la marine. Malgré...

55 j'aime

17

Du même critique

The Voices
elfemere
7

L'avochat du diable

On a tous rêvé de pouvoir tenir une discussion avec son animal de compagnie. Chat, chien, poisson rouge, iguane... On s’amuse à imaginer ce qu’ils pensent de nous, on les fait même parler à leur...

le 3 mars 2015

19 j'aime

Mr. Smith au Sénat
elfemere
9

I miss you Mr Smith

J'ai vu mon second Capra au cinéma, et j’en fus bien satisfaite. Tout était en place pour une séance parfaite : une salle peu occupée, une digestion amorcée, des recommandations confortées... bref,...

le 7 janv. 2015

19 j'aime

2