Children of the KoЯn

Les années 80 furent luxuriantes en matière de films d'horreur et une décennie particulièrement propice pour Stephen King qui, outre ses ventes de best-sellers, a vu une large flopée d'adaptations de ses films. En 1984, parallèlement à Firestarter (tiré du roman "Charlie"), sort en salles l'adaptation de la nouvelle "Les Enfants du Maïs", déjà adaptée sous forme de court-métrage. Intitulé en France Horror Kid (puis Les Démons du Maïs ou Children of the Corn), le long-métrage va rallonger l'histoire originale mais aussi modifier de nombreux éléments écrits par le King lui-même qui voulait en signer le scénario. Le résultat est forcément imparfait mais toutefois réussi dans l'ensemble...

Burt et Vicky, un jeune couple, se perdent dans une ville reculée de l'Amérique profonde et constatent que cette ville fantôme n'est habitée que par des enfants vouant un culte à un dieu païen. Guidés par leur leader Isaac (terrifiant John Franklin), les gosses tuent chaque adulte afin de régner en maîtres sur leur territoire. Burt (Peter Horton) et Vicky (Linda Hamilton) vont devoir affronter cette horde haute n'atteignant jamais la majorité pour s'en sortir. Une idée de départ bigrement alléchante précédée d'une introduction extrêmement violente où sont rameutés tous les gimmicks du maitre de l'horreur : ville perdue du Maine, secrets enfouis, divinités mystiques et enfants.

Bien que souffrant d'une interprétation peu reluisante, les jeunes acteurs s'en sortent plutôt bien tandis que la mise en scène de Fritz Kiersch, dont c'est le premier film, trouve rapidement ses repères et nous offre quelques passages maîtrisés faisant froid dans le dos. Kiersch prend ainsi le temps de bien poser son décor et ses personnages sans pour autant trop faire languir, le réalisateur assénant entretemps des meurtres en hors-champ privilégiant le suspense au gore. Ainsi, avec son scénario malin et sa musique inoubliable, Horror Kid reste un bon petit film d'horreur des eighties éclipsé par une série de suites bien entendu opportunistes et mal fagotées.