Sarah Connor vs Celui qui marche derrière le maïs


Quand les démons veulent produire les forfaits les plus noirs, ils les présentent d’abord sous des dehors célestes.



Les Démons du maïs, est une adaptation d'une nouvelle de Stephen King réalisé par Fritz Kiersch, qui présente une petite curiosité horrifique qui sera le premier volet d'une série de films composée d'une dizaine de long-métrage. Un road movie qui nous plonge dans les campagnes du Nebraska, par le biais d'un jeune couple : "Vicky Baxter" (Linda Hamilton) et "Burt Stansor" (Peter Horton), perdue sur une route sans fin qu'ils traversent jusqu'à atteindre Gatlin. Un village fantomatique aux proportions surréalistes totalement dépourvu d'adultes : tous massacrés sauvagement par leurs enfants. Un geste abominable dicté sous les ordres d'"Isaac" (John Franklin), un jeune prédicateur prophétisant la parole d'une entité démoniaque ayant élu domicile dans les champs de maïs. Un terrain de jeu savamment orchestré autour des nouveaux maîtres des lieux : des gosses impitoyables qui sous la coupelle de Malachai (Courtney Gains), le bras armé d'Isaac, offrent une menace à la hauteur du théâtre exploité.


Un survival horror articulé autour d'un suspense macabre dont l'originalité trouve son essence dans son atmosphère paranoïaque symbolisée par le cadre où se déroule le périple. Une route effrayante étendue vers un horizon qui semble infini avec des décors sinistres, inquiétants et étouffants. Des champs de maïs à pertes de vue constituant un accessoire d'horreur idéale avec ses grands espaces inanimés, magnifiés par une savante mise en scène. Des plans ingénieux qui favorisent un huis clos extérieur d'où découle une ambiance claustrophobique, avec son village mortuaire peuplé d'enfants inquiétants. Une emprise aérienne réussit qui nous submerge dans un récit qui prend tout son temps dans l'exploration de son environnement austère. Maintenant tout du long du périple une tension angoissante dont on se sent captif. Une mouvance sensitive rare que la partition musicale du compositeur Jonathan Elias vient abondamment sublimer. Une composition effrayante élaborée autour d'un lyrisme perturbant porté par des chants d'enfants. Une proposition remarquable qui installe Les Démons du maïs sur un socle robuste pour y dérouler une histoire d'horreur de haut niveau.


Une élaboration idéale autour d'un récit qui malheureusement n'est pas aussi engageant que son milieu. La faute à une intrigue principale bien trop sage qui va néanmoins offrir son lot de péripéties viables comme lors de l'extermination des adultes dans le café, l'attaque sur le garagiste, ou encore le jeu de traque entre les gosses et le jeune couple. Une action qui dans un premier temps offre une continuité en adéquation avec le cadre glauque et oppressif, mais qui va se louper lors du bouquet final qui s'avère bien trop simple et sans véritable surprise. L'immoralité de certains passages aurait dû mériter plus de démonstrations horrifiques. L'horreur se situe davantage dans le suggéré avec son ambiance malsaine et pesante préférant sacrifier les montées d'adrénaline à son aura remarquablement travaillée, qui joue des silences pour instaurer un climat d'inconfort redoutable qui en permanence bouscule le spectateur mais ne vient jamais l'achever. Les enfants qui sont plutôt bien illustrés avec en tête Isaac et Malachai tous deux remarquablement joués par John Franklin et Courtney Gains. Un duo obsédant qui fait des merveilles, allant jusqu'à voler la vedette aux comédiens principaux Linda Hamilton et Peter Horton, qui pourtant ne déméritent pas.
 



CONCLUSION :



Les Démons du maïs réalisé par Fritz Kiersch est un film d'horreur étonnant offrant un contraste éthéré intimidant et préoccupant autour d'un récit qui défie les interdits du monde des adultes par le biais d'enfants meurtriers à la solde d'un prédicateur et de son bourreau. Une histoire perturbante et frissonnante qui inquiète mais qui ne fait jamais vraiment peur. Une mise en appétit formidable qui n'est jamais pleinement assouvie.


C'est bon, mais on reste sur sa faim/fin.



On n'écoute pas d'autre prédication que le temps, qui vous inculque toutes les idées que les gens plus âgés que vous, avaient vainement essayé de vous mettre dans la tête. 


Créée

le 8 juin 2022

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