Les Dents de la Mer constitue le deuxième film (Duel est en réalité un téléfilm) de Steven Spielberg et marquera pourtant l'histoire du cinéma mondial. Avec un budget final d'un peu moins de dix millions de dollars, l'oeuvre en rapporta environ 470 millions. Plus gros succès de tous les temps jusqu'à la sortie de Star Wars, l'oeuvre est considérée dans l'histoire comme le premier blockbuster du cinéma.
Avec au casting des noms comme Richard Dreyfuss, Roy Scheider et Robert Shaw, Spielberg s'est entouré de comédiens de talents, jouant parfaitement leurs rôles. Mais plus encore, c'est certainement la réalisation du jeune cinéaste qui surprend par sa maturité et par la maîtrise qu'il dégage. Les situations sont parfaitement amenées, montrées comme il le faut avec parfois énormément de force (cette mère de famille qui ne retrouve pas son fils au bord de la plage) et que dire de la séquence d'ouverture ?
Pour cela, Spielberg s'est trouvé un musicien de renom dont la musique du film a traversé les époques en la personne du renommé John Williams. Et puis, Les Dents de la Mer a finalement joué un sacré rôle dans l'imaginaire collectif que le public s'est fait du requin, voyant en lui une bête féroce dévorant tout humain qu'il croiserait sur son passage dans l'eau. La peur qui a été créée vis-à-vis cet animal, qui reste une formidable machine à tuer, démontre en tout cas la puissance du propos de l'oeuvre.
Le seul gros point négatif que j'ai pu trouver au film est finalement cette chasse au requin avec les trois comparses. Je trouve franchement dommage que Spielberg montre finalement la bête dans son ensemble alors que c'était bel et bien son ombre, à le savoir rôder dans l'eau sans qu'on ne puisse vraiment le voir qui joue sur la peur du spectateur. C'est ce mal que l'on ne voit pas qui captive le spectateur à l'écran. Et du coup voir ce requin en carton attaquer Robert Shaw avec des proportions gigantesques, ben on se tourne plus vers quelque chose qui est une série B plutôt que vers le chef-d'oeuvre auquel le film tend durant les deux premiers tiers.
Ne boudons néanmoins pas notre plaisir, ça reste un sacré film. Depuis Jaws, la mer n'a plus jamais été vue de la même façon.