En 1987, les studios Universal ne savent plus vraiment quoi faire de la franchise des Dents de la Mer. Le troisième opus a fait un bide alors pourquoi ne pas produire un nouvel épisode ? Avec Lorraine Gary, la femme du producteur de la saga Sidney Sheinberg, qui serait cette fois-ci l'héroïne aux côtés de l'étoile montante Lance Guest (Starfighter), du sympathique Mario Van Peebles (Le Maître de guerre) et du confirmé Michael Caine. Avec un requin qui ne rêve que de se venger de la famille Brody. « Ça va cartonner » se disait Sheinberg.
Sauf que Les Dents de la Mer 4 s'avère être — de loin — l'épisode le plus nul de la saga. Mis en scène par Joseph Sargent, qui a tout de même pondu Le Cerveau d'Acier et Les Pirates du Métro la décennie précédente, on était en droit de s'attendre à un minimum de qualité. Le film signera son départ du grand écran. Les acteurs font un concours de qui jouera le plus mal (ex-aequo entre Caine et Van Peebles), le scénario est d'une paresse désarmante agrémenté d'une histoire d'amour ridicule entre nos cinquantenaires de héros et d'une histoire de vengeance pour le requin : du gros n'importe quoi en somme.
Pas de scènes horrifiques, pas de suspense (la première apparition du requin est d'une rare finesse, apparaissant à l'écran d'entrée de jeu sans prévenir) mais en lieu et place un "cri" que le squale poussera à un moment crucial du film. On hésite entre le nanar pour se marrer et le navet pour pleurer. Bref, l'exemple typique de la suite de trop, ringarde et détestable, qui nous fait clairement oublier qu'au départ, il y avait derrière le succès du premier film un homme, un génie, un cinéaste.