Les Diaboliques par drélium
Certes, je peux concevoir ce qui chagrine les difficiles, le twist principal pour commencer. On le devine plus ou moins vite ce qui rend presque le final accessoire et l'attente étalée dans le troisième acte un poil lourde. La psychologie des trois personnages principaux ensuite, l'amante décidée, la femme peureuse et le salaud de mari. C'est très bien fait mais ça ne pousse pas vraiment loin, chacun garde la même attitude du début à la fin. Vera Clouzot, qui a beaucoup de charme, est bien dedans mais n'est pas une grande actrice et squatte la place au dépend de Paul Meurisse... Bon, je m'arrête là, faut pas pousser.
C'est tout de même la parfaite synthèse / démonstration / matte-ça du film à suspense qui fonctionne merveilleusement au moins les 3.5/4 du temps. Le passage à l'acte et le transport du corps sont des modèles de découpage. L'influence sur "Sueurs Froides" est des plus saisissante. Le trio principal est superbement empreint à faire réagir nos sens et ce, malgré Véra... Un peu comme un Shining en fait... Mieux que ça, plein de petites scènes du quotidien géniales avec des seconds rôles en puissance finissent le travail en beauté avec plus de légèreté, petit bal avec Jean Lefèbvre, vidage de baignoire avec Noël Roquevert. Paul Meurisse a la classe du salaud Frenchy tout autant que la carrure d'un méchant de CatIII, impossible mélange sauf pour Paul Meurisse. Simone Signoret est implacable, les enfants sont vivants, Michel Serrault, Pierre Larquet et Jean Brochard jubilatoires. La cours de récré devient ensuite un champ d'expérimentation de la peur centré autour d'une piscine et pimenté pour finir par un croustillant inspecteur Charles Vanel.
Un peu décevant sur le dénouement où je me suis senti plus détaché, mais c'est bon de voir du bon cinéma français avec de telles qualités d'épouvante.