Le personnage principal, Peter (interprété par Csaba Krisztik, vu entres autres dans "Le fils de Saul" en 2015) est un policier des mœurs rongé par la disparition de sa sœur en 1989. Ce drame va le pousser à se lancer corps et âme, 22 ans après, dans une enquête liée à des disparitions d’adolescentes. En effet, il est rappelé à Valan (ville fictive), sa ville natale, car un corps congelé vient d’être découvert et il pourrait bien être celui de sa soeur.
Peter ressort le dossier de l’enquête et se rend alors compte qu’il y aurait un lien possible entre l’enlèvement et le meurtre de sa sœur ainsi que d’autres disparitions survenues à Valan depuis une trentaine d’années.
”Les disparues de Valan” est un film hongrois sans grande prétention mais que j’ai trouvé plutôt intéressant à suivre même si l’intrigue n’apporte rien de nouveau.
Nous avons déjà eu droit à ce type de films, surtout ces dernières années avec la mode des ”nordiques noirs”.
Les immenses forêts enneigées, à première vue, pourraient les rappeler à part qu’avec Valan, nous avons droit à une petite ville à l’agonie de l’Europe de l’Est, sinistre, gangrénée par la crise économique. Pas du tout le style "carte postale" mais plutôt un lieu cauchemardesque.
L’intrigue également dénonce, on ne peut que le noter, une réalité socio-économique malheureusement bien réelle (bien qu’on puisse trouver un peu curieux, comme certains l’ont fait remarquer, que le cinéaste hongrois Béla Bagota (dont le film est son premier long métrage) charge ainsi autant son voisin roumain, à moins qu’il ne s’agisse d’une prudente (et même cachée) parabole....
Le film débute avec une scène (flash-back) qui plonge le spectateur en plein chaos, en 1989, lors de la chute du régime de Ceaușescu.
L’action démarre ensuite, plus de 20 ans après. Les habitants qui sont domiciliés encore à cet endroit où tout semble être en ruine, qui paraît être une zone de non-droit, vivent dans une misère indescriptible. Comme certains l’expriment "depuis la fermeture de la mine, ceux qui n’ont pas pu partir essayent juste de survivre". Nous avons droit à une image des plus déplorables de la Police, à des individus plus abjects encore que seulement médiocres, lesquels cèdent à leurs pulsions primaires, se "bourrent la gueule" en permanence (ou presque) et même vendent leurs propres enfants au plus offrant.
La fin ne surprendra pas les habitués des films policiers. Il n'y aura pas de "révélation" finale de quoi tomber à la renverse. L'interprétation n'a rien d'exceptionnelle mais reste convenable. Ce n'est pas le chef d'oeuvre de l'année mais l'ensemble est loin d'être médiocre.