La cloche de Nagasaki

Alors qu'il est adulte, un reporter de guerre lit les mémoires de son père, qui fut une des victimes collatérales de la bombe atomique larguée sur Nagasaki, et sa lutte contre la maladie.

Contrairement à ce que le titre français pourrait laisser croire, Les enfants de Nagasaki n'est pas l'autre versant des Enfants d'Hiroshima, réalisé trente ans plus tôt par Kaneto Shindo. Certes, les intentions sont les mêmes, à savoir parler des ravages de la bombe, mais ici, nous sommes plus dans l'instant présent et sur les conséquences à court terme.

L'explosion en elle-même est relativement peu montrée, à part des scènes frappantes où le vent semble souffler très fort, mais c'est la sensation de décor lunaire quand on voit ce qu'il reste de Nagasaki, à savoir pas grand-chose, des corps en lambeaux, des maisons ravagées, mais comme un symbole, la cloche de la ville est encore intacte, et la remettre en état sera un des enjeux de la reconstruction.

Le film est tiré des souvenirs de Takashi Nagai, ce docteur veuf (sa femme ayant été tuée lors de l'explosion) que l'on suit, et qui va consigner tous ses souvenirs, en particuliers ceux liés à la bombe atomique, jusqu'à son décès en 1951, et est très bien joué par Gô Katô, qui donne une pesanteur et une humanité à son personnage.

Après, et c'est louable, voir des films sur les victimes de la bombe atomique revient toujours à un message de paix et d'humanité, mais Kinoshita a étoffé en plus son propos d'un discours de Jean-aul II qu'on entend au début et à la fin afin que le monde n'oublie jamais l'horreur. D'ailleurs, le fils reste lui aussi marqué par cette histoire, car il a une peur constante que la bombe atomique soit de nouveau utilisée quand il part sur le front.

Plus que pour Les enfants de Hiroshima, ce film-là est clairement à la fois sur le passé et sur l'avenir pour prévenir des méfaits de la guerre, et des ravages collatéraux sur l'humanité.