Rachel, belle mère déconsidérée, se prends à rêver d'enfants à l'heure où la ménopause guette. Un film « personnel » saveur autobio.


Gros plan : échelle fétiche du film. Monopolise le cadre, évacue l'indésirable. Elégance oblige, l'arabesque gratuite est de mise : fermeture à l'iris en fin de séquences. Pas un style, seulement un signe de style, pas une forme mais un symptôme, le stade terminal du confort, un désir inavoué : le devenir-fœtus. Se recroqueviller bien au chaud auprès de papa-maman, à l'abri du ventre maternelle, la vue du monde l'on épargne à ces petits êtres fragiles et craintifs.


"Le monde est névrosé" nous avouera Rachel. Toujours le même tour de passe-passe, la lutte des classes substituée par la psychanalyse. Deuil traumatique, résilience courageuse : scénario tendance, reçette à suivre. Au sortir du divan, un sage aphorisme : "J'ai besoin de me recentrer sur moi". Le film n'en finit pas de boucler la boucle. Jungle de miroirs soigneusement placés, le monde n'y trouve aucun interstice où percer. Dans ce kaléidoscope de reflets, la vision se trouble. Direction l'abstraction. Terminus: la publicité.


Juste une image : Rachel en voiture, caméra braquée sur rétro, Rachel se regarde, nous regarde la regarder en train de se regarder. Au même plan la tour Eiffel irradie. Le cadre s'en émeut, gouttes de pluie et perles de flou en guise de larmes. Film-vanity : s'assumer et s'embellir d'un même geste. Fond de teint partout, cinéma nulle part. Bourgeoisie satisfaite.





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le 28 mars 2023

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