Grosse déception
Je ne comprends pas très bien les réactions enthousiastes de la presse face à ce film que je viens de voir. Il n'y a pas de scénario, les acteurs ont peine à nous faire croire à leur histoire, la...
Par
le 21 sept. 2022
20 j'aime
2
Rebecca Zlotowski filme la maternité comme un bonheur inaccessible pour Rachel, dont le compte à rebours de l’horloge biologique a inéluctablement commencé. Cependant, en femme modèle, elle adopte temporairement les enfants des autres, en devient le référent maternel, acceptant ce rôle secondaire avec courage et bienveillance, sans perdre l’espoir d’être à son tour mère.
Lacan avait beau dire que « La femme n’existe pas », force est de constater qu’un « éternel féminin », ou « l’Anima » selon Jung, conditionne ses comportements. Rachel, symptomatique d’une génération qui devient parent de plus en plus tard (études plus longues, souci de carrière, envie de profiter de la vie, ...), se réveille sur le tard lorsque à 40 ans elle découvre son désir, ou plutôt son besoin de maternité. Pression sociale ou inconscient maternel ? La réalisatrice évitera d’y répondre, bien que la question mérite d’être posée. Soit. Pour combler ce manque vital, Rachel jouera des rôles de mère de substitution, à l’école d’abord, avec ce gamin qu’elle regarde non seulement comme mère mais comme amante (Zlotowski nous expliquant subtilement mais didactiquement l’Œdipe), puis avec la fille de son nouveau compagnon.
Le récit bénéficie d’un rythme maîtrisé, d’une narration dense, d’une palette variée de sentiments et d’un point de vue clairement positif qui enferme le film dans une sorte de feel good movie. En effet, malgré le manque de Rachel, aucune tristesse n’est montrée, ou presque, la cinéaste craignant le pathos. De plus, tout se passe toujours bien, que ce soit avec ses étudiants, son compagnon, l’ex-femme de celui-ci, aucune dispute, aucun conflit, même après l’accident de voiture – bref, un monde trop beau pour être vrai. En ce qui concerne les personnages, même constat avec un Ali, homme idéal, attentionné, bon amant, drôle, beau, intelligent, etc, tout comme Rachel qui ne se plaint jamais, ou qu’à demi-mot, encore une fois trop parfaite pour être vraie. Cette absence d’équilibre, cette fausse pudeur émotionnelle qui n’est qu’un détournement de la réalité pour construire un monde artificiel sublimé, nuit à notre sens à la vraisemblance du film et à sa richesse dramatique, l’enfermant ainsi dans un mélo réducteur.
Créée
le 21 nov. 2024
Critique lue 4 fois
D'autres avis sur Les Enfants des autres
Je ne comprends pas très bien les réactions enthousiastes de la presse face à ce film que je viens de voir. Il n'y a pas de scénario, les acteurs ont peine à nous faire croire à leur histoire, la...
Par
le 21 sept. 2022
20 j'aime
2
Il ne faut pas céder à la tentation de comparer Revoir Paris et Les enfants des autres, sous prétexte que Virginie Efira y a la tête d'affiche et que Alice Winocour et Rebecca Zlotowski figurent...
le 16 sept. 2022
16 j'aime
Une belle découverte que ce film et cette réalisatrice, Rebecca Zlotowski. Soyons clairs ! Je voulais voir ce film à cause de Virginie Efira … Actrice qui m'a tapé dans l'œil, il n'y a pas si...
Par
le 12 sept. 2023
6 j'aime
8
Du même critique
Reconnaissons d'abord le mérite de Luca Guadagnino qui réussit à créer une ambiance - ce qui n'est pas aussi aisé qu'il ne le paraît - faite de nonchalance estivale, de moiteur sensuelle des corps et...
Par
le 17 janv. 2018
30 j'aime
1
Comédie romantique de ciné indé, au ton décalé, assez girly, un peu cheesy, pour grands enfants plutôt que pour adultes, bien américaine, séduisante grâce à ses acteurs (Saoirse Ronan est très...
Par
le 18 janv. 2018
26 j'aime
2
Pedro Costa soulève l'éternel débat artistique opposant les précurseurs de la forme pure, esthètes radicaux comme purent l'être à titre d'exemple Mallarmé en poésie, Mondrian en peinture, Schönberg...
Par
le 25 mars 2020
11 j'aime
11