Après le joli succès de Vengeance Diabolique, les droits de la nouvelle originale de Stephen King sont rachetés par Trimark Pictures, maison de production avec à son actif pas mal de suites horrifiques des années 90. Aussi décide-t-elle de produire une suite spirituelle aux allures de remake (ou inversement) avec une toute autre équipe et un budget forcément bien amoindri.
Confié au débutant Adam Grossman, Les Enfants du Diable a l'originalité de combler les vides laissés par la précédente adaptation en ajoutant ici tous les éléments de la nouvelle originale manquants à savoir le rituel satanique ou encore l'électrocution des meurtriers dans le passé (au lieu du train dans le film de Tom McLoughlin). On sent clairement que Grossman et le scénariste Guy Riedel, lui aussi débutant, ont lu la nouvelle et veulent proposer quelque chose de plus fidèle tout en s'en éloignant, histoire de pas faire un réel copié-collé du film précédent.
Sauf que le tout est réalisé sans budget, sans talent, sans direction d'acteurs et sans panache. Du coup, on doit se farcir des dialogues de série Z, des maquillages et effets spéciaux digne du plus mauvais épisode de "Chair de poule" et des acteurs en roue libre (dont un Alexis Arquette cabotin au possible), excepté peut-être pour les rôles principaux que sont Michael Gross et une jeune Hilary Swank. Le scénario, aussi intéressant soit-il, est si mal écrit qu'il en devient risible ; il faut voir ce cher papa et sa fifille traumatisés par la mort de leur cochon familial, dépecé au tisonnier par un maniaque, qui appellent la police pour élucider ce meurtre en ayant au préalable bien nettoyer toutes les preuves (ça faisait désordre en même temps).
Ajoutez à cela un décalque sans vergogne de Jobe et de sa tondeuse à gazon (issus du Cobaye), de vilains démons pas beaux en plastoc et une médium de pacotille et c'est la cerise sur le bousin. Avec un peu plus de budget, de savoir-faire et de raison, cette pseudo-suite aurait pu tenir la route. Elle reste cependant bien meilleure que l'autre "suite", qui n'a absolument rien à voir avec la franchise si ce n'est le titre racoleur (?).