L'histoire se déroule en 1932 quelque part en France. Après avoir combattu pendant la Première Guerre mondiale, dont Il garde une cicatrice morale profonde et irréversible, Garris (Jacques Gamblin), a été démobilisé et, au cours de son errance, il échoue auprès d’un vieil homme mourant, le vieux (Jacques Dufilho), qui vit dans une cabane misérable, près d’un marais. A peu de distance, une autre cabane héberge Henri Pignol, dit Riton (Jacques Villeret), un brave homme porté sur la boisson, qui vivote avec sa deuxième femme, Emilie (Julie Marboeuf), et ses trois enfants, deux jeunes garçons et une petite fille, Cri-Cri. Or, si Garris est débrouillard et dynamique, Riton, qui ne se remet pas de l’abandon de sa première femme, Pamela, est gauche et fainéant et noie son chagrin dans l’alcool.
C’est par la voix de Cri-Cri, âgée (Suzanne Flon), que nous découvrons l’histoire de l’amitié improbable entre ces deux êtres abîmés par la vie. En effet, après la mort du vieux, Garris est resté dans la cabane du marais et a pris sous son aile Riton et sa famille. Ils vivent de petits boulots peu rémunérateurs mais qui leur garantissent une chose essentielle : leur liberté. Une liberté qu'on leur envie et qui semble liée à « leur » marais. Le symbole d'un coin de paradis tout à la fois fragile et menacé.
Ces deux compagnons ont un autre point commun : leur insatisfaction amoureuse. Riton a laissé partir sa première femme et Garris voit partir l'amour qu’il croyait avoir trouvé en la personne de Marie (Isabelle Carré), la domestique d’une maison bourgeoise de la ville proche, rencontrée par hasard.
Mon opinion
Je n’avais encore jamais vu ce film et ai profité de son passage sur France 2, le 3 mai 2015, pour le voir. Film plein de poésie et de fraîcheur, une grande tendresse se dégage de cette histoire d’amitié entre personnes que seuls les événements de la vie font se rencontrer. J’ai immédiatement été séduit par la qualité de l’image de Jean-Marie Dreujou, mais aussi par le jeu des acteurs (Gamblin, Villeret, Dussollier et Serrault sont magnifiques) servis par des dialogues savoureux (scénario de Sébastien Japrisot d’après le roman de Georges Montforez). Pour ce rôle, Jacques Gamblin a obtenu le prix du meilleur acteur au Festival du film de Cabourg 1999 mais tous les autres acteurs auraient mérité un prix. Le film a obtenu le prix du public lors du Festival international du film de Catalogne 1999. Un film à voir et à revoir en famille.