Y'a plus de saisons
L'argument fantastique rappelle Your Name, à l'évidence. Tout comme cet amour déchiré par la séparation, élément des plus immuables de la filmographie de Makoto Shinkai. Mais réduire Les Enfants du...
le 8 janv. 2020
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Peu sont les réalisateurs qui arrivent à se démarquer assez pour que leurs noms soient un argument de vente pour le succès d'un film, et au Japon, il y a 3 réalisateurs qui ont réussit cet exploit. Le premier est l'un des plus connu dans le monde du cinéma au point que tu connais son nom même si tu n'as jamais prétendu être un fan de cinéma, et ce nom, c'est Hayao Miyazaki. Hayao Miyazaki va marquer le cinéma de par son monde fantastique avec un discours écologique assez fort par moment (trop même parfois). De ça va découler tout une génération de cinéaste japonais qui vont être mis en avant comme les fils spirituels d'Hayao Miyazaki (plus à tord qu'à raison le plus souvent) dont le second cinéaste, un de mes cinéastes préférés, à savoir Mamoru Hosoda. Et puis arrive le Troisième et dernier cinéaste japonais ayant réussit à rendre son nom commercialisable dans le monde du cinéma d'animation, et c'est Makoto Shinkai avec un film semblant avoir marqué les esprit d'une armé d'Otaku et qui est bien parti pour être un classique au même titre que Fight Club et sa fanbase défendant le film bec et ongle, Your Name. Mais cela ne m'a pas convaincu pour autant. Oui Your Name est sympathique mais de là à faire du réalisateur l'un des plus grand cinéaste d'animation japonais ? Il me fallait un deuxième film pour me le convaincre, et arrive Les Enfants du temps. Verdict... c'est compliqué.
Déjà pour parler de la réalisation, c'est vraiment magnifique. le thème principale c'est la pluie, du coup on va crée des jeux de contraste et de texture avec les décors et les personnages afin de mettre en valeur l'eau et l'atmosphère parfois lourd qu'amène la pluie et les situations. On a une volonté de mettre en avant le transparent et la clarté de l'eau avec des parapluie transparents en plastique, avec des plans à travers des vitres, avec des plans au ras du sol sur les goûtes d'eau atterrissant sur le sol,... c'est sublime. Et comme je le disais, cela ne se limite pas à ça mais cela arrive aussi dans les textures avec par exemple les vêtements des personnages qui vont prendre de l'épaisseur et du poids quand ils vont prendre l'eau de la pluie ou même le sol et les murs... On n'a pas cherché dans la simplicité et c'est cool, cela aurait marché de se contenter de filmer la pluie et de dire "Oh bah on est dans les clous" mais on aurait pas eut une certaine beauté dans l'image qui fait tout le charme de ce film. Maintenant j'ai un soucis profond avec ce film et avec Your Name, c'est la musique et les chansons qui sont introduite (le plus souvent) comme de la merde et qui sont chanté pendant les dialogues. Déjà que les paroles on vol pas bien haut, à base de l'amour c'est bien et l'eau ça mouille, mais en plus le mixage son est trop bas pour mettre les paroles en valeur, mais trop fort pour que cela soit un simple accompagnement de fond. Du coup on tombe dans un entre deux dégueux où tu entends une chanson pas ouf qui n'est même pas mis en valeur musicalement parce qu'elle est pas assez forte (je vous avouerai que la chanson à la musicalité country au début elle est vraiment sympa et j'en voulais plus, sans parole évidemment, mais la chanson est trop basse pour être apprécier pleinement jusqu'au bout), mais qui est trop forte pour être utile au film parce qu'elle vient pendant une phase de dialogue, et que du coup t'as le chanteur et les personnages qui se battent pour parler. C'est assez fréquent comme problème, surtout dans les bandes annonces de film d'animation japonais, c'est nul à chier de faire ça, vraiment. Le design des personnages est parfois trop similaire entre eux dans le film ET dans les personnages de Your Name. Mais mon plus gros soucis vient quand le film essaye de faire comme d'autres et va copier/coller des visuels de d'autres films... en y adaptant pas le propos. Et pour cela je dois parler du plus gros problème du film: Hodaka.
Au début du film on nous présente Hodaka. Un jeune garçon qui se débrouille pour vivre seul, et au début du film on a un parallèle qui est fait avec Le Garçon et la bête de Mamoru Hosoda (c'est pour ça que je l'ai cité dans l'intro) où le personnage principale a fugué de sa famille d'accueil pour vivre seul et recru sur lui même avant que la bête le prenne par le bras et l'emmène vers un pays merveilleux (rien de douteux là dedans), et chose assez bien vu: Les deux personnages sont en pleine fugue. SAUF QUE le personnage de Mamoru Hosoda avait une bonne raison de fuguer, alors qu'Hodaka explique pas son acte autrement que "j'ai pas envi". En soit pourquoi pas. Tu fais un fugueur qui va à Tokyo pour gagner de l'argent, tu brosses un tout autre portrait que le héros grincheux et râleur du garçon et la bête, chose que le réalisateur va faire, ok, mais alors pourquoi crée des liens logiques vers une interprétation qui n'est pas bonne ? Hodaka est rayonnant, joyeux, et a un véritable charme dans son côté espiègle qui est vraiment attachant. Malheureusement ce comportement va vite s'effacer au proffit d'un personnage plus policé et conventionnel. Est ce pour montrer le contraste entre l'Homme de la campagne qui arrive en ville et qui se fait pervertir ? Je crois surtout que c'est de la simple erreur d'écriture parce qu'à aucun moment Hodaka n'est relié à une certaine couche sociale, le film ne traite absolument pas des différences sociales. Mais le gros soucis c'est que le personnage Hodaka n'évolue pas et, au contraire, régresse dans son développement. On part d'un jeune homme polis et espiègle qui plonge très vite dans l'égoïsme et dans le possessif quand il va s'agir de le faire fréquenter une fille. Plus le film passe, plus le personnage principale va sombrer dans la violence
Il y a bien un élément qui le montre, c'est le pistolet qu'il récupère dans les poubelles, qu'il va utiliser une première fois sous le coup de l'action. Mais là où un bon personnage de héros modèle va jeter l'arme, lui va la garder comme "porte bonheur", et va l'utiliser contre le mec qui l'a aidé à trouver un travail, juste pour être de nouveau avec la fille qu'il aime.
Mais là où cette violence peut être un point de départ vers une évolution de personnage et questionner cette violence pour délivrer un bon message, j'ai plus l'impression de voir le chemin inverse où l'on part d'un statut quo de bonne personne vers une version où l'on connait plus le personnage et où l'on voit énormément de chose à corriger. Vu que le film ne remet à aucun moment en cause le comportement du héros, on se dit que le film approuve le comportement du héros, et rien que la fin, on peut se poser des questions
A la fin du film, la moitié du Japon est sous l'eau tout ça parce que le mec n'a pas voulu laissé partir une fille s'étant sacrifier pour sauver le Japon des inondations et de la pluie. Du coup il la sauve, et là où l'on se dit que le monde est sauvé parce que la malédiction est brisé ou quelque chose... bah non en faite le japon coule vu que c'est en accord avec le mythe de la fille soleil, mais le mec est content parce qu'au moins il est avec la fille qu'il aime
Et c'est où réside le noeud du problème avec ce film: Oui le film est beau, mais je rêve où le film met en valeur un égoïste ? Du coup bon film, plus agréable que Your Name parce que plus clair dans sa narration, mais n'empêche que l'on pouvait améliorer deux ou trois choses comme les personnages.
10,75/20
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Créée
le 29 mai 2020
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