Un génie en adapte un autre
Jean Cocteau, tente de faire ressusciter un univers qu'il affectionne particulièrement, celui des mythes grecs à travers les tragédies antiques. Son regard de poète lui permet de démontrer un caractère sacré et mystique dans les rites implacables d'une cour d'école, avec autant de gravité que s'il s'agissait d'une tribu ancienne et obscure, qu'il convient de craindre. La fatalité, cette main invisible qui actionne les mécanismes scélérats d'une tragédie se fait plus palpable que jamais, est traduit par un "esprit de la chambre", qui n'agit qu'à huis clos, cet air qui donne un souffle vital à ces personnages "tout de feu et de glace, qui ne peuvent admettre le tiède"... Une sorte de mythe de Narcisse revisité, avec une fratrie de cette race des seigneurs, si flamboyante et si semblable jusqu'aux face-à-face filmés de profil.
Un public qui aura réussi à surmonter une diction obsolète et une absence de couleurs ne peut être insensible à la force de ce souffle mystique et invisible dans un contexte bourgeois, que seul le poète peut voir et nous raconter.
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