Tiré du best seller éponyme, Miséricorde est une adaptation très libre du roman de Jussi Adler-Olsen. Thriller policier à l’esthétique léchée, le film suit l’enquête d’un duo de flics taciturnes sur la présumée mort de Merete Lynggaard, politicienne populaire.
Si Miséricorde n’est pas un mauvais métrage, il est tellement décevant comparé à son aîné littéraire que je conseille de le voir seulement si on a pas lu le roman. Occultant bon nombre événements, massacrant la relation du binôme principal (Assad n’est pas un flic dans le livre), le scénario oublie carrément le personnage de Merete qui devient un petit enjeu ridicule pour tisser l’intrigue.
Cette survie de cinq années dans un caisson pressurisé, un des points fort du roman, où l’on apprend à connaître une Merete aux multiples facettes, est reléguée à l’écran à un exercice de style maladroit et sans tension. Le final, prévisible, n’arrive jamais à combler notre appétit de curiosité.
Tous les personnages sont réduits à leur fonction principale et les acteurs n’arrivent jamais à évoquer autre chose qu’une curiosité polie.Les relations, souvent complexes et renouvelées, entres les protagonistes du roman, ne se hissent ici jamais bien haut. A vouloir trop privilégier tous les aspects de l’enquête policière, Mikkel Norgaard laisse au bord de la route ce qui faisait le sel du livre : les émotions et l’humain.