Le docteur Malik n’a que deux patients dans sa clinique psychiatrique. Fauché et alcoolique, il accepte d’héberger un homme mystérieux à la demande d’un militaire américain et en échange d’une forte somme. Le militaire lui conseille de ne rien dire, rien entendre et ne rien voir. Mais lorsque une infirmière remplaçante, deux adjoints et un chroniqueur radio débarquent tels des espions, il est impossible pour le médecin de rester muet, sourd et aveugle. Si l’introduction intrigue, Henri-Georges Clouzot ne parvient pas à instiller une atmosphère inquiétante. Son idée de jouer sur ce tableau avec celui de l’absurde kafkaïen résonne comme un brouillon qu’on ne comprend pas toujours. Joué avec exagération, “Les espions” devait sauver un peu l’échec de son précédent film “Le Mystère Picasso”. Perdu dans des rebondissements à rallonge, Clouzot n’a pas su créer la contradiction avec finesse.