Troisième film de la phase 4 après Black Widow et Shang-Chi, Les Éternels nous proposent une nouvelle bande héros parmi lesquels Angelina Jolie et Richard Madden.
Créée par Jack Kirby, en 1976, Les Éternels sont un groupe de héros qui combattent les Déviants, des créatures qui veulent exterminer les humains. Les Éternels ne doivent en aucun cas intervenir dans les conflits humains si aucun Déviant n'est impliqué.
Une femme habituée aux drames aux commandes
Chloé Zhao s'en sort comme elle peut dans les séquences d'action finalement peu nombreuses et courtes, elle instaure une aura de drame intimiste assez fortement et durablement sur le récit. Comprenez que la menace mondiale qui pèse sur les Hommes n'est ici palpable que par les mots (le métrage est d'ailleurs très verbeux) et non par les actes. Le spectateur doit donc se prendre d'affection pour ces héros au but assez immense.
Réunir une bande qu'on ne connait pas, c'est déjà mettre de côté toute empathie et toute envie du spectateur à les voir de "retour" ensemble. Même si les flashbacks viennent approfondir leurs relations, jamais on émettra une once de compassion et d'empathie envers ces personnages. Exception ? Oui le duo Gilgamesh / Théna (Lee / Jolie) qui arrivent à faire simple et à intéresser quand tous les autres s'empêtrent dans des redites.
Et c'est donc sur des personnages sans grande âme qu'on doit se concentrer pendant 2 heures 37 !
Avec une durée de 2h37, on pouvait s'attendre à une origin story longue, nécessaire sous couvert d'une grande histoire épique. Après un texte déroulant que Star Wars lui envierait, le film installe encore une fois son prétexte. Quand on a un texte de ce genre, on s'attend donc à un background assez dense. Et c'est avec un récit morcelé de flashbacks qu'on nous raconte la lente évolution de ce groupe jusqu'à notre monde moderne. De nos jours, nous retrouvons Gemma Chan en Sersi qui fait sa vie avec Kit Harington qui joue Dane Whitman. Ils sont attaqués par un Déviant et là, les ennuis commencent.
L'intime vient donc se mêler au MCU avec notamment une (première ?) scène de sexe entre deux personnages et une tripotée de scènes où les sentiments se confrontent. Le ton est donné. On comprend que ces héros qui ont eu 7000 ans pour se connaitre et se séparer ont des choses à dire.
Mais après une bonne heure plutôt convaincante et engageante, le film se plante à répéter les mêmes évidences. Pire, les scènes d'action se ressemblent également. Si les paysages changent (on passe de l'Irak aux Jardins Suspendus de Babylone, au Mexique...), les scènes restent les mêmes. Les pouvoirs des Eternels se rapprochent de ceux de la Justice League, on a un Superman avec Ikaris, une Wonder Woman avec Théna, un Flash avec Makkari, un Cyborg avec Phastos mais dans une esthétique qui se résume à des dorures et des dorures. Tous les pouvoirs ont la même apparence, cela donne une forme un peu pauvre malgré des paysages plus ou moins naturels de toute beauté.
Et quand Les Éternels se rendent compte d'un certain rebondissement, le film n'arrive plus à intéresser. Pourquoi ? Car le scénario nous a installé une intrigue, un objectif qui est détruit e renversé. Rien pour aider à cette origin story à s'imposer. La menace change, évolue, et on se retrouve avec un climax qui ne sait plus trop quoi raconter. L'adaptation était-elle trop imposante ? Ces héros étaient-ils si intéressants que ça à adapter ?
On ajoute à ça un casting trop éclectique pour vraiment fonctionner, avec un focus sur Sersi aka Gemma Chan qui manque cruellement de charisme pour porter le film sur ses épaules. Il n'y a vraiment qu'Angelina Jolie aka Théna, plutôt effacée d'ailleurs, et Brian Tyree Henry aka Phastos qui semblent investis dans leurs rôles, Jolie joue une Théna, ersatz de Wonder Woman, combattante et fragile et Lee nous offre un Phastos ancré dans le monde actuel et qui souhaite un peu oublier les 7000 ans passés.
Avec une histoire plaisante et une ambiance loin de ce que le MCU a pu nous offrir, Les Éternels fera date. Cependant, difficile de savoir si le public adhérera à cette approche différente du récit héroïque.