Alita est bien ficelé avec un univers facile d'accès qui ne perd pas de temps puisqu'en dix minutes, tout semble installé. Alita, portée par l'enthousiaste Rosa Salazar (American Horror Story, Divergente), est immédiatement attachante. On oublie les références japonisantes et on plonge dans une sorte de favelas high-tech directement venu des souvenirs et origines de Rodriguez. Christopher Waltz (Inglorious Basterds) joue un brave homme, ce qui est rare et il s'en plutôt bien avec un rôle en retrait. Mais moins que son assistante qui n'a que deux lignes de dialogue.
Le script est aussi facile d'accès, les aspérités sont plutôt absentes et l'intrigue semble vraiment débarrassée de tout ce qui pourrait boursoufler la narration. Il en résulte une menace assez diffuse et une histoire qui ne décolle jamais vraiment puisque le suspens et la tension ne sont pas très présents. Tout semble vraiment effleuré et, bizarrement, c'est plutôt plaisant, rien n'est assommant. La romance, l'émotion, l'action sont suffisamment bien dosés pour que le film ne tende pas vers le ridicule, le bourrin ou le déjà-vu. Et pourtant, avec le motorball, ce Rollerball robotisé, il y avait de quoi faire du kitsch...
Le kitsch est présent mais assumé et parfaitement intégré à l'univers. Il y a une vraie dimension charnelle, la place du corps dans la technologie dénote avec l'aspect lisse des productions actuelles. Les corps décharnés, les appendices technologiques s'intègrent avec une simplicité déconcertante. L'univers s'impose et ça fait plutôt du bien. La musique est absolument désastreuse, multipliant les poncifs du genre. Junkie XL n'a pas été inspiré. Aucune composition ne reste en tête et ne vient rajouter quoique ce soit. Au contraire. La réalisation de Rogriguez est plutôt sage côté imagination et insolente côté gimmicks, avec ralentis ou plans semi-iconiques déjà vus.
Reste à voir si le flim ne floppera pas encore une fois. Avec cette manie de faire un film en guise de "premier film" d'une future franchise, les idées qui parsèment le film frustrent le spectateur. Le non-développement de certaines choses sont flagrantes.