Morgan de toit
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Article d'origine : Vaikarona.eu
10 septembre 1994, Frank Darabont signe son tout premier film, une adaptation cinématographique de la nouvelle Rita Hayworth et la rédemption de Shawshank de Stephen King qui sortira chez nous le 1er mars 1995 sous le titre « les évadés ». Une hasardeuse traduction du titre original The Shawshank Redemption qui se montre un peu trop révélateur sur le scénario d’un film qui se penche sur l’univers carcéral, balayant ainsi tout le soin apporté par le réalisateur afin d’éviter de se montrer trop évident sur le sujet, plutôt dommage.
Darabont a la justesse de s’éloigner suffisamment pour s’impliquer artistiquement tout en restant fidèle à l’œuvre d’origine offrant ainsi une seconde vie à la nouvelle de King.
Tandis que le film fut encensé par la critique il sera un échec commercial à sa sortie, notamment à cause de l’absence de nom connu à l’affiche, avec Tim Robbins et Morgan Freeman dans les rôles principaux, ce dernier n’ayant alors pas encore la notoriété qu’on lui connait aujourd’hui. C’est au fil des années que les Évadés gagna en popularité et est aujourd’hui considéré comme culte. À juste titre ?
Le film s’ouvre sur le procès du héros, Andy Dufresne, interprété par Tim Robbins, un jeune banquier inculpé du meurtre de sa femme et de son amant alors qu’il clame son innocence, et qui se retrouve incarcéré au pénitencier de Shawshank, connu pour sa sévérité et son apologie de la discipline.
Pour la première visite des lieux, la caméra s’envole et effectue un travelling aérien et présente une immense forteresse, le tout accompagné d’une musique mélancolique signé Thomas Newman, magistral, le ton est donné.
Le spectateur découvre Shawshank, ses prisonniers et leur mode de vie en même temps que le personnage d’Andy Dufresne, le tout, narré en voix off par Red, incarné par Morgan Freeman, le premier ami d’Andy qui est connu pour ses talents de contrebandier. Plus les années passent et plus Andy s’intègrera au sein de la prison et gagnera la protection des matons et du directeur en échange de ses talents de banquier.
Le film redéfinit les codes et inverse les rôles avec habileté, ici on a naturellement de l’empathie pour Andy et ses compagnons d’infortunes tandis que c’est sur le directeur de la prison et le gardien de prison en chef que l’on discerne les antagonistes.
Le réalisateur traite l’univers carcéral avec bienveillance, loin des clichés du prisonnier hargneux avec des hommes pas nécessairement mauvais mais qui ont un jour pris de mauvaises décisions. Cependant ce point pourrait en déranger certain qui reprocheront alors au film d’aller trop loin dans cet effet miroir avec des prisonniers tous (enfin presque…) très sympathiques en opposition avec des représentants de la loi absolument immondes et immoraux.
Pour son premier film Darabont nous offre une mise en scène sobre et épuré, 2h20 qui se suivent tout en fluidité grâce à une histoire sans temps mort. Tim Robbins joue tout en nuance, un homme fragile « qu’un courant d’air pourrait faire tomber », au regard vide et fatigué d’un prisonnier dépassé par les événements qui s’engage dans une quête perpétuelle et obsessionnelle d’une liberté souvent métaphorique. Il contribue à humaniser les autres prisonniers qui à son contact se dévoileront sous de bien meilleures auspices et se montre attachant, touchant et toujours juste.
Pas de doute possible, Frank Darabont signe une vraie petite perle, une authentique ode à la liberté et à l’espoir sur fond de trahison et d’avidité. Un film sincère et divertissant, jamais ennuyant et qui parviendra à émouvoir même les plus stoïques d’entre nous.
Donc sincèrement, si vous avez envie de passer un bon moment devant un vrai bon film comme on en voit plus ces derniers temps, n’hésitez pas et si cette article de moindre qualité aura permis à ne serait-ce qu’une personne de découvrir ce film ( étrangement sous l’ombre de son petit frère La Ligne Verte du même réalisateur ) alors j’aurais accompli mon devoir.
Créée
le 16 mars 2017
Critique lue 303 fois
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