J’avais déjà vu ce film une première fois quand j’étais adolescent, et il m’avait marqué par son ambiance visuelle sombre, notamment dans les scènes où Andy et Red se trouvent à l’intérieur de la prison. On y ressent pleinement l’oppression et la violence, tant physique que mentale, d’un système carcéral qui se referme sur eux. En revanche, une atmosphère plus lumineuse se dégage lors des scènes dans la cour de la prison, et encore plus lorsqu’ils sont sur le toit, profitant de brefs moments de liberté en buvant des bières pendant une pause. Ces moments sont imprégnés d’un semblant de liberté et d’espoir, grâce à l’intervention d’Andy qui utilise ses compétences de banquier pour aider les gardes.


Lors de mon second visionnage, j’ai été une nouvelle fois épaté par les performances de Morgan Freeman et Tim Robbins, dont l’interprétation reste d’une extrême justesse. Le film dure 2 heures, mais cette durée permet de prendre le temps de développer la relation qui se tisse entre Andy et Red : l’un, introverti, proactif et plein d’espoir ; l’autre, usé par le système carcéral, mais qui reprend vie grâce à la chaleur humaine d’Andy.


Bien que le récit, et notamment l’évasion d’Andy, soit assez prévisible dès le début, cela n’entache en rien la qualité du film. Ce dernier ne cherche pas à surprendre par des rebondissements, mais plutôt à raconter l’évolution d’une amitié solide entre deux hommes, un lien qui les aide à résister face à la dureté de la prison, un lieu où la violence peut les mettre à terre à tout moment.


J’apprécie également la thématique du prisonnier institutionnalisé, celui qui, après des décennies en détention, devient incapable de réintégrer le monde extérieur. Red, par exemple, ne sait plus comment uriner sans demander la permission à son supérieur, ce qui montre à quel point la servitude et l’oppression peuvent conditionner un homme et le rendre dépendant de sa propre prison. La liberté devient alors un fardeau trop lourd à porter. Comment recommencer une vie lorsqu’on a passé tant d’années enfermé derrière les barreaux ?


La réponse vient à la fin du film : ce qui donne à Red la volonté de vivre plutôt que de mourir, c’est la perspective de retrouver son ami, celui avec qui il a partagé tant d’années en prison. Grâce à cette amitié, il devient enfin un homme libre, heureux et apaisé.

Oeuf-rate
9
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le 13 sept. 2024

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