Nonne ma non troppo
Tourné après le général delle Rovere et suivant de peu le début de la production télévisuelle de Rossellini, ce film ne fit véritablement pas date. A qui ou quoi la faute ? Pas Giovanna Ralli,...
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le 9 oct. 2021
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La résonance avec le chef d'œuvre de Rossellini est claire, sans doute voulue par ce dernier. Mais force est de reconnaître que la réplique n'est pas à la hauteur de l'original. Scénario moins bien mené (je n'ai pas toujours été pris par l'intrigue et ai trouvé beaucoup de longueurs), personnages plus caricaturaux (les 3 évadés sont des clichés de leur nationalité, et j'ai trouvé l'Anglais, toujours doux, raisonnable, compréhensif, consolateur, particulièrement exaspérant à la longue), et surtout, moins de scènes fortes que dans l'opus initial.
Le choix de laisser la plupart des horreurs (les exécutions et les tortures) hors champ est plutôt intéressant pourtant, mais Rossellini ne parvient pas, selon moi, à rendre suffisamment passionnant ce qui se passe à l'écran.
Reste que Rossellini est un auteur de talent et signe quelques belles scènes :
- l'idée du grenier aux allures d'église, allégorie de l'élévation spirituelle d'Esperia (le sujet du film) ;
- la scène où tous les hommes sont à la fenêtre, discutant du fascisme en Italie (belle superposition de visages) ;
- la scène de l'oie, idée assez fantaisiste qui fait souffler un vent de liberté (qui prend fin, d'ailleurs, lorsqu'elle s'échappe) ;
- la scène de l'église, où le visage priant d'Esperia au premier plan est contrecarré par la présence, menaçante, du boiteux au fond de l'église ;
- la scène des pâtes en train de bouillir, dont on sent qu'elles vont servir à agresser le boiteux ;
- et il faut reconnaître que Rossellini filme comme personne le peuple dans la rue, d'où son aura de chef de file du néoréalisme italien.
D'autres scènes sont moins convaincantes, comme celle du Russe qui veut partir et qui est retenu par tous, ou celle du repas de Noël, que j'ai trouvées toutes deux à la limite de la mièvrerie. On ne comprend pas non plus que le major, un homme qui fait la guerre, soit si atteint, en temps de guerre donc, par le fait d'avoir tué un homme, qui était quand même un allié des fascistes ! Enfin, les personnages ne sont guère attachants, à l'image de Renato, un vrai benêt. Même celui d'Esperia n'est pas si touchant que ça, malgré la grande beauté de Giovanna Ralli, qui a un petit air d'Elizabeth Taylor, non ?
Un Rossellini mineur donc, qui n'a d'ailleurs suscité que 3 critiques à ce jour sur SC... Sur le même thème, le Journal d'Anne Frank de George Stevens est bien meilleur.
Créée
le 20 oct. 2017
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