Comme un écho au magnifique drame «Hunger» de Steve McQueen sorti en 2008, «Maze» ou «Les évadés de Maze» chez nous, suit l'itinéraire complexe du dernier «homme couverture» : nom donné aux membres de l'IRA qui entamèrent une grève de la faim au cœur de la prison de Maze en Irlande du Nord dans le but de donner un statut politique à leur détention. Nus et munis d'une simple couverture, dix grévistes de la faim dont le célèbre Bobby Sand (Michael Fassbender dans le film de McQueen) moururent derrière les murs du pénitencier. Nous voici en 1983, Larry Marley (Tom Vaughan-Lawlor), le seul rescapé de ce suicide par inanition (terme donné par le gouvernement britannique) est bien décidé à honorer la mémoire de ses camarades en faisant payer les Anglais. Pour cela il doit parvenir à un coup d'éclat, s'évader de la prison de haute sécurité la plus sûre d'Europe. Le réalisateur irlandais Stephen Burke nous plonge d'emblée dans un thriller carcéral ultra-réaliste et tendu comme un arc. Les affrontements font rage à l'extérieur de la prison (comme nous le montre le réalisateur au cours du film) et à l'intérieur, les intimidations, voire les confrontations entre loyalistes irlandais vouaient à la couronne britannique et les hommes de l'IRA sont légion. L'impasse est totale, tout le monde campe sur ses positions. Dans ce contexte insurrectionnel, Stephen Burke nous montre un IRA organisé que l'enfermement n'arrête en aucune façon. Le film se veut bien entendu politique de par les échanges et manipulations du détenu Larry Marley avec son geôlier anglais Gordon Close (Barry Ward). Mais les deux hommes que tout oppose, ne semblent pas si différents. Tiré de faits réels et grâce à sa superbe reconstitution quasi-documentaire donnant un côté immersif, le film entretient un savant mélange de réflexion, de suspense et d'action.