On commence à être habitué : quand il s'agit de biographies, Hollywood n'est pas avare en révisionnistes et, sorti du nom de la personne dont la vie est portée à l'écran, il n'y a pas grand chose qui correspond aux faits. Ce Pearl White ne fait pas exceptions à la règle : elle a fait ses débuts sur scène assez jeune, sans passer par un atelier de couture, s'est mariée à plusieurs reprises et n'a à priori jamais connu une paralysie.
Une vie largement romancée qui est prétexte à balancer une morale bien réact' ("mieux vaut être femme au foyer"), se formater à des histoires pré-fabriquées qu'on retrouve dans des kilomètres de productions du même genre ainsi qu'à intercaler plusieurs chansons qui disparaîtrons lors de la seconde moitié.
Ca n'empêche pas Les exploits de Pearl White d'être un divertissement plaisant par sa brièveté, l'abattage de son interprète Betty Hutton et d'une reconstitution vivante à défaut d'être totalement crédible. Marshall livre ainsi une réalisation moins routinière que d'habitude avec quelques jolis mouvements de caméra, une narration soutenue et son incontournable technicolor (qui a avait tendance à virer dans le marron dans la copie 35mm présentée). Sans oublier le charme nostalgique de son évocation du cinéma des premiers temps même si l'aspect cabotinage et gesticulation est un peu trop poussée comme si les comédiens de l'époque ne connaissaient que l'exagération éhontée. D'ailleurs, c'est presque triste de ressortir Harry Snub Pollard et James Finlayson pour n'en faire que de simples lanceur de tartes. La référence à une industrie « primitive » n'excluait un peu plus de noblesse à son hommage.