On peut dire ce que l'on veut, mais moi j'adore les films consacrés à la Résistance française durant la seconde guerre mondiale.
Ils me semblent essentiels en cela qu'ils semblent chaque fois interroger des questions tellement fondamentales qui trouvent en moi l'écho et ils dégagent à la fois un suspense si éminemment cinématographique que je pourrais en bouffer à la chaîne.
Ces Femmes de l'ombre ne font pas exception.
Alors évidemment, ces actrices sont bien trop jolies et glamour pour être totalement crédibles, et sur ce thème le souvenir d'un film comme Blanche et Marie apparait forcément plus juste.
Mais le spectacle est tellement réussi qu'il m'est difficile de faire la fine bouche.
Je vois bien que le scénario enquille tous les poncifs du genre: héroïsme des petites gens, sens du sacrifice, patriotisme et rédemption.
Mais le film ne pète jamais plus haut que son (joli) cul et se contente d'offrir un épatant suspense historique doublé d'un émouvant mélo, du vrai grand cinéma populaire sans jamais aucune prétention auteuriste et qui rempli parfaitement son contrat.
La reconstitution de la France de l'occupation est très réussie, la mise en scène classique, Sophie Marceau est juste sublimement belle et elle réussît l'exploit de faire oublier son statut de "star" et de beauté fatale pour être toujours crédible dans ce beau rôle d'héroïne.
Julie Depardieu est formidable, comme toujours, et le personnage de pute à grosses couilles qu'elle habite est sans doute le plus attachant du film.
Déborah François est très bien ainsi que les hommes Julien Boisselier et Moritz Bleibtreu.
Seule Marie Gillain peine à convaincre, hélas... Erreur de casting pour ce rôle, ou problème d'écriture, sans doute, car la comédienne est en général toujours parfaite...
Le film est une série A pleine de pognon qui ressemble à une très bonne série B et c'est un vrai plaisir de spectateur doublé d'un bel hommage aux vraies femmes de l'ombre qui ont inspiré tous ces beaux personnages de cinéma depuis 60 ans, de la Signoret de L'armée des ombres, à Miou Miou et Bonnaire dans Blanche et Marie en passant par Bouquet en Lucie Aubrac et dont l'importance historique autant qu'humaine est trop souvent négligée dans l'Histoire de France comme dans celle du cinéma.
Alors, certes, on s'accordera tous sur le fait que Jean-Paul Salomé n'est pas un grand cinéaste mais il s'avère, cette fois, un honnête artisan et il a le mérite de s'atteler à un beau sujet trop rarement évoqué au cinéma: le rôle des femmes, éternelles oubliées de l'Histoire, dans la Résistance française à l'occupant Nazi.
D'où ce très beau titre: Les Femmes de l'ombre... Salomé aura au moins eu le mérite de les mettre, le temps d'un film, dans la lumière