La chaleur de l'Espagne, sous les toits de Paris.
Parfois il y a des films comme ça qui n'ont en apparence rien de surprenants. On n'attend pas grand chose des "Femmes du 6e étage", pourtant on en ressort revigoré, car finalement il s'agit-là de l'un des ces films qui s'inscrit dans ce genre que j'aime à appeler affectueusement: "Du cinéma qui fait du bien".
Philippe LeGuay signe ici un film simple, assez naïf mais très tendre, chaleureux et sincère. Alors évidemment l'histoire bien que plus ou moins atypique, n'a pas vraiment de grandes surprises. Mais est-ce que c'est vraiment ce que l'on attend d'un tel film ?
Le réalisateur nous embarque donc dans cette histoire où deux mondes vont se rencontrer et s'enrichir. En bas, un couple de bourgeois des années 60, et juste au-dessus de leurs têtes au dernier étage de l'immeuble, un petit groupe de bonnes à tout faire espagnoles. En caricaturant il s'agit en fait des riches qui s'ennuient de leur quotidien, et des pauvres qui ont une vraie joie de vivre. Mais le film est finalement plus malin que cela, ces femmes vont devenir une échappatoire pour le personnage principal, joué par un Luchini qui s'amuse, parfois en sous-jeu c'est vrai mais qui demeure convaincant malgré tout. L'ensemble qui est composé par cet acteur et ces actrices, est assez organique et fonctionne très bien. Les comédiennes espagnoles, notamment Natalia Verbeke et évidemment les deux excellentes Carmen Maura et Lola Duenas (qu'on a vu dans "Volver" d'Almodovar), apportent ce qu'il faut de fraicheur. N'oublions pas non plus Sandrine Kiberlain qui excelle dans ce rôle tantôt sarcastique et tantôt plus légère.
Tout ce petit monde forme un groupe de personnages attachants, qui viennent mettre un peu de soleil dans les yeux du spectateur.
C'est drôle, frais et ça fait du bien, ça donne envie de manger de la paella et d'apprendre l'espagnol, que demander de plus ? Absolument rien, c'est très bien comme ça.