L'impatience est souvent mère de déception : depuis 6 ans qu'on attendait de se délecter d'un nouveau Kaurismäki, ben voilà, ça y est, on est déçu.
Sans doute le très habile jeu des couleurs, les répliques qui tombent magnifiquement à plat, les non-dits qui en disent long et la retenue qui devient un art en soi sont toujours là, mais LES FEUILLES MORTES ne m'a pas vraiment "emballé'' comme les précédents films, on pense peut-être trop a Katti Outinen dans Là où s'en vont les nuages et bien que ce soit dans la même veine, ça marche pas pareil. De loin.
Bien sûr, comme Ozu, AK refait toujours le même film et on ne s'en plaint pas, mais le charme prenant qui se dégageait de ces histoires simples n'est plus là. On regrette Matti Pellonpää (tiens, est-ce que je me trompe, mais j'ai pas vu son portrait dans Les Feuilles Mortes, comme dans tous les autres films, après sa disparition - alors qu'ici, à 2 reprises on voit sur des affiches le nom d'un acteur français que j'peux pas piffer)....
Trop de références aussi, Kaurismäki serait-il à bout de souffle, ou bien est-ce qu'il a arrêté de picoler?
On serait tenté de le croire, vu la moralité bien pe(n)sante du film ( l'alcool c'est pas bon, l'actualité à la radio, qui devient vite lassante).
Somme toute voilà un film rangé, tous publics.
Regardé néanmoins sans ennui, Kaurismäki maîtrisant toujours l'Art de la Banalité et sachant (comme Ozu) faire beaucoup avec peu.
En fait c'est la lourdeur (une malencontreuse exception dans la filmographie du réalisateur) des dernières images du film qui déçoit le plus: le départ sur la route du héros et de l'héroïne, hommage fort inutile à ce personnage bien trop connu (le nom du chien pour ceux qui comprendraient pas) qui a fait du misérabilisme sa marque de fabrique bien rémunératrice.