Un poil moins sous le charme que les muets précédents (il me reste Michael à découvrir) qui manque un brin de fantaisie à mon goût. J'ai aussi trouvé que l'ajout d'un "méchant" était une convention qui n'était pas nécessaire d'autant que ça lance un long climax en forme de suspens où le personnage masculin est sur le point de se noyer. Sauf que Dreyer n'est pas Griffith (ou le Buster Keaton des Lois de l'hospitalité) et la séquence tombe un peu à l'eau par un découpage/montage manquant de tension d'autant que le cours d'eau n'est pas non plus d'une menace terrifiante à l'écran.
Pourtant le film commençait plutôt bien avec chaleur et simplicité dans sa peinture d'une petite communauté rurale. Le sens du cadre, du paysage et de la composition sont peut-être les plus abouties de la période muette de Dreyer. D'un pur point de vue pictural, c'est un véritable régal pour les yeux.
Dreyer parvient aussi à humaniser ses personnages, même le père autoritaire de l'héroïne lorsqu'il réalise qu'il s'est montré injuste envers sa fille et son amoureux (retrouvailles filmées avec beaucoup de sensibilité et sans mièvrerie). Il y a quelques jolis moments de tendresse pour une approche dans l'épure et la sobriété. Mais la trame est tellement réduite qu'elle ne parvient pas à contourner les quelques facilités (et une certaine candeur).

anthonyplu
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le 10 nov. 2016

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