Un poil moins sous le charme que les muets précédents (il me reste Michael à découvrir) qui manque un brin de fantaisie à mon goût. J'ai aussi trouvé que l'ajout d'un "méchant" était une convention qui n'était pas nécessaire d'autant que ça lance un long climax en forme de suspens où le personnage masculin est sur le point de se noyer. Sauf que Dreyer n'est pas Griffith (ou le Buster Keaton des Lois de l'hospitalité) et la séquence tombe un peu à l'eau par un découpage/montage manquant de tension d'autant que le cours d'eau n'est pas non plus d'une menace terrifiante à l'écran.
Pourtant le film commençait plutôt bien avec chaleur et simplicité dans sa peinture d'une petite communauté rurale. Le sens du cadre, du paysage et de la composition sont peut-être les plus abouties de la période muette de Dreyer. D'un pur point de vue pictural, c'est un véritable régal pour les yeux.
Dreyer parvient aussi à humaniser ses personnages, même le père autoritaire de l'héroïne lorsqu'il réalise qu'il s'est montré injuste envers sa fille et son amoureux (retrouvailles filmées avec beaucoup de sensibilité et sans mièvrerie). Il y a quelques jolis moments de tendresse pour une approche dans l'épure et la sobriété. Mais la trame est tellement réduite qu'elle ne parvient pas à contourner les quelques facilités (et une certaine candeur).

anthonyplu
6
Écrit par

Créée

le 10 nov. 2016

Critique lue 169 fois

1 j'aime

anthonyplu

Écrit par

Critique lue 169 fois

1

D'autres avis sur les Fiancés de Glomdal

les Fiancés de Glomdal
anthonyplu
6

"Glomdalement" satisfaisant

Un poil moins sous le charme que les muets précédents (il me reste Michael à découvrir) qui manque un brin de fantaisie à mon goût. J'ai aussi trouvé que l'ajout d'un "méchant" était une convention...

le 10 nov. 2016

1 j'aime

les Fiancés de Glomdal
YasujiroRilke
4

Critique de les Fiancés de Glomdal par Yasujirô Rilke

Dans l'un de ses premiers muets, Dreyer conte une romance bucolique. Sans le style enfiévré qu'il trouvera dès son film suivant "... Jeanne d'Arc", Dreyer a déjà sa ferveur protestante. Reste le...

le 12 août 2019

Du même critique

A Taxi Driver
anthonyplu
7

Maybe you can drive my car

L'ancien assistant de Kim ki-duk revient derrière la caméra après 6 ans d'absence. Il porte à l'écran une histoire vraie, elle-même plongée au cœur d'une page sombre de l'histoire sud-coréenne soit...

le 22 oct. 2017

16 j'aime

1

Absences répétées
anthonyplu
9

Absences remarquées

N'ayons pas peur des mots : voilà un chef d'oeuvre déchirant. C'est une sorte de cousin Au Feu follet de Louis Malle avec cette solitude existentielle et son personnage dans une fuite en avant vers...

le 8 oct. 2014

11 j'aime

2

Daisy Miller
anthonyplu
8

Miller's time

Devenu extrêmement rare, cette adaptation de Henry James est pourtant une merveille d'intelligence et d'écriture grâce à la structure du récit et à l"évolution de sa mise en scène au travers de ses...

le 17 avr. 2017

10 j'aime