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le 9 mars 2017
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Al : "Un jour on ira sur la Lune"
Katherine : "On y est déjà !"
En 3 mois, on a eu pas mal de films sur le droit à la différence. On a eu Birth of the Nation, Moonlight , Loving , Logan (je ne développerai pas pourquoi, lisez les X-Men et on va débattre ensuite), et récemment An United Kingdom. Je ne mettrai pas Fences parce que c'est un cas particulier. Et dans le lot je n'ai vu...que Logan. Mais pourquoi voir les Figures de l'Ombre et pas le reste ? D'une part le cast (oui je suis comme tous les français je suis sensible au casting, même si je ne mise pas que sur le cast , coucou Gangsterdam), d'autre part, l'ambiance et enfin, le thème. Je veux dire , imaginez un film sur la ségrégation avec comme héroïnes des scientifiques travaillant à la N.A.S.A dans les années 60, au balbutiement de la conquête spatiale ? Et bien, on a eu ce film qui n'est ...pas aussi génial que prévu mais quand même bien.
C'est la grande qualité et le grand défaut du film. La réalisation n'est que fonctionnelle. Qualité car Theodore Melfi nous a livré un film sans fausse note au niveau de la réalisation, qui nous plonge directement de part sa direction artistique dans l'Amérique des années 60. C'est un bon travail et un travail propre. Cela dit c'est un défaut car d'une, cela ne le distingue pas plus des films qui possèdent un thème approchant, même en sous intrigue (coucou Benjamin Button) et d'autre part, il est dommage que le film ne pousse pas à bout le faite que le réalisateur est capable d'être plus audacieux dans la réalisation
La séquence d'introduction du film est vraiment bien fait et imaginatif, avec des effets plutôt féérique. Mais cela ne dépasse pas la scène d'introduction
Sinon, la musique est classique mais sans plus. Quant aux personnages, eux aussi sont...présents.
Déjà le casting est vraiment surprenant.
Tout d'abord on a Katherine Johnson jouée par Taraji P. Henson qui est une des actrices afro-américaines les plus cools du cinéma (et ceux qui sont fan de la série Empire savent de quoi je parle. Et encore, il suffit de voir Benjamin Button). C'est une mathématicienne brillante, veuve qui est heureuse en ménage mais qui doit faire ses preuves en tant que calculettes mais finira par s'imposer dans un monde non seulement à la fois masculin et blanc. Et c'est aussi l'un des problèmes du film. Ok, elle est classe et drôle mais elle est clairement mise en avant à la différence des 2 autres membres du trio. C'est un peu la génie déterminée.
Dorothy Vaughan (Octavia Spencer de *la Couleur des Sentiment*s et de Snowpiercer) est la mécanicienne et la figure maternelle du groupe. Elle est sympathique et fait figure d'autorité. Voyant qu'elle et ses collègues sont dans une position peut enviable, elle évolue secrètement de manière à se rendre utile et a bien plus de tact que amies. C'est vraiment une mère pour elle et la mécanicienne. Cela dit, j'adore comment elle arrive à maîtriser l'ordinateur de la N.A.S.A (étant un ancien adepte du Fortran je trouve ça cool).
Mary Jackson (Janelle Monáe dont c'est le 2e rôle après ...Moonlight) est le l'atout charme du trio. Elle est très sympathique, sans compter qu'elle a du tempérament et de la lucidité surprenante sur sa condition (et elle est ingénieure en physique... je trouve ça génial). Cela dit, c'est la moins mis en avant du groupe. La seule à ne pas avoir de vraie difficulté mis à part le faite qu'elle est passée au tribunal afin d'avoir une bourse et être admise à une école afin d'obtenir son diplôme d'ingénierie et c'est tout.
Et c'est là que je vais pointer l'un des gros problèmes du film. Leur difficultés ne sont intimement liés qu'uniquement par la confrontation entre leur vie professionnelle et la ségrégation raciale qui y règne. Martin Luther King se faisait à peine connaître à l'époque. Mais de manière personnelle et la vie de tous les jours, il n'y a pas vraiment de répercutions et encore moins de vraies épreuves. C'est vrai qu'elles affrontent de vrais difficultés et que cela aurait alourdit le film, mais le fait de prendre cette direction là fait qu'au final, leur vie personnelle ne sont que très peu impactée par leur travail. A l'exception Mary, cela reste quand même gentil à ce niveau là. Mais c'est quand même contre-balancé avec leur vie professionnelle, mais on va y revenir.
Parmi les personnages secondaires on a Al Harrison (joué par Kevin Costner) qui est le responsable un peu sous-pression pour que le projet puisse aboutir. Et comme on pouvait sans douter, il sera exigent avec tous les membres du groupe et verra vite que les conditions ségrégationnistes sont plus un handicap qu'autre chose. Il verra le potentiel de Katherine et la mettra de plus en plus en avant.
Tout l'inverse de Sheldon de Big Bang Theory en personne Jim Parsons dans le rôle de Paul Stafford qui verra en la personne de Katherine une menace à tous les niveaux, mais il finira progressivement à l'accepter.
Autre personne qui sera bien malgré elle une menace, Vivian Mitchell (Kisten Dunst, lol elle a pris un coup de vieux !) qui se sentira de moins en moins à l'aise du faite qu'elle semble être la méchante de l'histoire. Mais qui se laissera influencer par les sages paroles de Dorothy à qui elle hésitera à confier le post de responsable officielle.
Sinon, les autres personnages sont sympa à commencer par John Glen joué par l'un des nouveaux Expandables Glen Powell et ...Mahershala Ali ? ( Euh film tu veux vraiment que je vois Moonlight c'est ça ?) Voir moins pour d'autres.
L'histoire des Figures de l'Ombre montre comment 3 femmes afro-américaines ont réussi à s'imposer dans le programme spatiale dès le début de l'aventure qui mènera sur la Lune. A première vue on pourrait dire que ce film ne diffère pas de la Couleur des Sentiments ou le Majordome. Cela dit, la ségrégation raciale exposée n'est absolument pas moteur de l'histoire, mais est plus figure de contexte, ce qui est assez original. Bref, tout l'accent se porte sur les difficultés de la conquêtes spatiales et comment 3 femmes ont pu s'imposer dans un contexte difficile, alors qu'elles étaient dans les coulisses. Cela dit, c'est surtout Katherine et Dorothy qu'on voit s'imposer au sein du programme. Cependant, Mary a quand même dans le peu d'exploitation qui lui a été accordé fait une avancée à l'extérieur du programme, prouvant qu'une afro-américaine pouvait intégrer une grande école (même si c'était durant les cours du soir). Le film possède aussi des moments de tentations, mais principalement suivant le programme en question et comment la ségrégation était un frein. On peut même dire que le programme fait office de Figures de l'Ombre par rapport aux événements qui ont secoué les Etats-Unis à l'époque pour les droits des afro-américains. La N.A.S.A a été plus en avance sur son temps dans l'acceptation que le pays en lui-même. Ils avaient la tête tournés vers l'avenir de part son programme et le relationnel. Et ça c'est classe. L'histoire est progressive et les moments de drames ne sont pas forcés non plus. Si au final le film reste sans surprise, il est quand même prenant.
Bref, même si je trouve que le film aurait pu pousser plus loin son propos et sa réalisation, il reste très sympathique et vraiment à voir. De plus il y a une bonne ambiance de telle sorte qu'on ne s'ennuie pas une seule seconde et qu'on est bien investi dans l'histoire. Au moment où j'écris la critique, Katherine Johnson est à 2 doigt d'être centenaire. Elle a de quoi être fier !
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Mon Top 10 de films étendu (les notes 7), Les meilleurs films avec Kirsten Dunst, Les meilleurs films avec Kevin Costner, Les meilleurs films avec Octavia Spencer et Itinéraire d'un critique en 2017
Créée
le 1 avr. 2017
Critique lue 413 fois
4 j'aime
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