Je revois ce film avec beaucoup d'émotions, la deuxième fois est apparemment la bonne pour mieux appréhender le génie de ce film.

Faisons fi de Gravity, ou de la série Believe. Alfonso Cuaron c'est Children of men, son chef d'oeuvre.

En 2027, cela fait 18 ans que les femmes sont stériles, et un monde sans enfant est apocalyptique. Le film commence sur la mort du plus jeune homme de la planète, il avait 18 ans.

Tout est présenté d'emblée, un monde aux inégalités criantes, où les immigrants clandestins sont traités comme des animaux, où l'humanité a perdu tout espoir puisqu'elle est condamnée à disparaître. La mise en scène est à couper le souffle. La caméra virevolte avec poésie dans ce monde dévasté. Tantôt nous verrons des hordes de rebelles se précipiter sur une voiture comme si nous étions nous même assailli, tantôt nous accompagnerons les arbres dans leur danse face aux vents, nous parcourrons aussi les rues ravagées de Londres sur du King Crimson...

Quelle ambiance ! Maintenue jusqu'à la fin du film sans fausses notes, menaçante et réaliste, nous sommes écrasés sous le poids de cette fin du monde.

Et quelle musique ! Vous ai-je dit qu'on y entend The court of the crimson king ? oui je vous l'ai dit. Vous ai-je dit qu'on y entend du Deep Purple ? du Radiohead ? Donovan ? ou encore John Lennon ? Et que de références rock ! Algie qui flotte telle la pochette d'Animals, Lennon et McCartney cités comme le ying et le yang...

Ce film est ce qui se fait de mieux en terme de dystopie pour moi. Le film n'est pas idéologique et montre justement les dangers de l'idéologie quand elle devient doctrine. Ce film est tout simplement beau car il présente l'homme dans ses plus grands travers mais aussi dans sa rédemption. Il suffit de regarder la scène où les soldats cessent le feu en voyant l'enfant, puis recommencent une fois l'instant de grâce terminé.

Ce film est tout simplement terrassant, comme le monde qu'il dépeint.

Alfonso par pitié, reviens à la raison et refais nous des films de cette trempe ! (Mais je t'aime toujours).
EleanorR
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le 12 juin 2014

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Eleanor Rigby

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