2004, la saga Harry Potter prenait un petit tournant avec Le prisonnier d'Azkaban sous la direction d'un certain Alfonso Cuàron. 2006, ce même réalisateur dépoussière totalement le genre de l'anticipation avec un réalisme d'enfer. Aidé par une intrigue solide, Les fils de l'homme nous montre un monde en voie d'extinction, les humains ne peuvent plus se reproduire, c'est la merde quoi. Jusqu'à ce qu'on découvre cette jeune fille enceinte, porteuse d'un espoir gros comme ça. Commence alors une longue et dure traversée accompagné de Théo (Clive Owen dans ce qui est son meilleur rôle pour moi).
La tension est permanente, par le monde qu'il dépeint et sa mise en scène redoutable, Cuàron nous plonge dans un état profond d'insécurité, le sentiment qu'à tout moment une balle peut toucher les protagonistes ou pire une explosion. Certaines scènes m'ont cloués à mon fauteuil, plus particulièrement les nombreux plans-séquences, symbole d'une réalisation maîtrisé et synchronisé. Cuàron nous immerge complètement avec les personnages, entre le plan-séquence dans la voiture et celui dans le bâtiment assiégé en passant par l'accouchement, on ne peut qu'applaudir ces prouesses qui font du film un véritable exercice de style qui laisse bouche bée. Il réussit même à créer des frissons, son monde est tellement meurtri qu'on peut facilement être touché par ce moment où les réfugiés et les militaires découvrent le bébé, évidemment c'est une chose commune dans la réalité mais après seulement 1h40 où l'on est déconnecté de cette réalité, il arrive à rendre cela extrêmement précieux.
Bravo ainsi à Cuàron et à toute son équipe qui s'appuient sur une histoire riche et noire pour livrer des séquences absolument impressionnantes et viscérales. Les fils de l'homme est donc à mi-chemin entre le film d'anticipation et le film de guerre, le résultat final est extraordinaire.
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