Les Fils de l'homme par batman1985
Il y a des films qui marquent leur année de sortie par leur excellente qualité. Les fils de l'homme est de ceux-là...
Alfonso Cuaron s'est fait essentiellement connaître en tournant un des épisodes de la saga Harry Potter. Il n'avait rien réaliser de bien transcendant auparavant. Le réalisateur mexicain est encore tout jeune.
Vu le succès d'Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban, les producteurs ont fait confiance à Cuaron qui a pu réaliser cette oeuvre-ci, sur laquelle il a écrit le scénario et monté. Une oeuvre qu'il a réalisé donc de A à Z. Et c'est tant mieux au vu du résultat final.
Commençons par la réalisation: elle est très proche du documentaire. Ainsi, il y a quelques plans-séquences assez impressionnants que Cuaron s'est permis de faire. Les deux plus marquants se situent ici: celui du début du film où Theo sort de l'endroit où il s'est acheté du café et le suivant se trouve plus vers la fin de l'oeuvre où le héros est en pleine guérilla urbaine. Un plan-séquence d'environ sept minutes qui est à montrer dans toutes les écoles de cinéma...
Le choix d'une réalisation proche du documentaire est justifié. En effet, le côté futuriste du film est très réaliste. Nous sommes dans une société qui craint l'immigration et qui la combat. Ensuite, l'espèce humaine est peut-être appelée à disparaître un jour ou l'autre ou à tout simplement évoluer. Enfin, le monde est en guerre avec des actions terroristes un peu partout et la pollution semble encore être fortement présente en 2027... Il y a un côté pessimiste énorme, on sent que Cuaron s'inquiète de l'état de la planète. Ainsi, la photographie du film est terne et assez morose. Il n'y a que très peu de couleurs et à peine d'espaces verts... A traves cette oeuvre, le réalisateur mexicain dénonce à la fois le conflit en Irak à travers une simple carte postale mais semble également se montrer partisan de la cause palestinienne, lorsque dans le ghetto où se situe les immigrés (qui n'a absolument rien à envier à celui de Polanski dans le film Le pianiste), on voit des gens crier que Dieu est grand avec des AK-47 et des cagoules. Bien qu'il aurait pu prendre une autre image du conflit israélo-palestinien, Cuaron dénonce à travers ces deux guerres les Etats-Unis (il ne faut pas oublier que c'est l'ONU et les USA qui ont installé les Juifs après la guerre sur le territoire palestinien...).
Ensuite, on notera un Clive Owen qui choisit de mieux en mieux ses films, une Julianne Moore égale à elle-même, un Michael Caine et Chiwetel Ejiofor qui sont toujours aussi bons dans des seconds rôles et la petite nouvelle Claire-Hope Ashitey (prénom prédestiné pour le film) qui faudra revoir dans d'autres oeuvres pour confirmer ou non une prestation, qui sans être remarquable, reste honnête.
A mon sens, Les fils de l'homme s'inscrit comme l'un des meilleurs films de 2006 (si pas le n°1) et est à voir absolument...