Les Fils de l'homme est un film trop méconnu selon moi. Pourtant, c'est un film qui marque, qui ne peut laisser indifférent. Emmenés par Theo, incarné par un Clive Owen parfait dans son rôle d'alcoolique qui ne croit plus en l'avenir, on découvre un monde à l'agonie, où les rébellions, les attentats et les violences en tout genre font partie du quotidien. Les femmes ne peuvent plus avoir d'enfants depuis dix-huit ans, sans que l'on sache pourquoi (peut-être bien à cause de la pollution qui a clairement changé la face de la ville de Londres), et l'espèce humaine semble condamnée.


L'action se passe en Angleterre en 2027, un pays qui fait face à l'arrivée de nombreux migrants qui espère trouver une vie meilleure. Le sort réservé aux migrants dans le film est particulièrement poignant, et fait écho à notre macabre actualité où des millions de migrants meurent chaque année pour venir s'installer en Europe. Ceux du film sont confinés dans des camps dignes des camps de concentration nazis. Quand on y pense, la situation actuelle n'est pas si différente, et ça a de quoi faire réfléchir.


Ironie du sort, le seul espoir de l'Humanité est une jeune migrante qui attend un enfant, une première depuis dix-huit ans. Dans cette aventure aux allusions bibliques (Theo signifie Dieu en grec, la jeune migrante peut être assimilée à Marie…), où une nouvelle naissance relève du miracle, cette femme attire les convoitises puisqu'elle porte l'ultime espoir d'une Humanité en péril. Theo devient le protecteur de cette jeune femme, rôle héroïque pour un authentique antihéros.


Au niveau de la mise en scène, Alfonso Cuarón atteint la perfection. Ce film comporte sans aucun doute certains des plus beaux plan-séquences de l'Histoire du cinéma ! Oui, vous avez bien lu. Celui de l'attaque de la voiture et celui du camp à la fin sont en tout point prodigieux et marquent le spectateur. L'atmosphère sombre de l'Angleterre de 2027 est très bien mise en valeur, et on notera le talent des acteurs notamment Clive Owen donc, mais aussi Michael Caine en hippie (rien que pour ça il faut voir ce film, et vous pourrez mourir en paix ^^), Julianne Moore et Chiwetel Ejiofor tous très bons pour ne citer qu'eux.


J'ai aussi apprécié les références artistiques, notamment la scène où une femme tient le corps de son fils décédé, référence à la Pietà de Michel-Ange, peintre et sculpteur aussi mis en valeur par sa célèbre statue de David, qui est ici écorchée, symbole de la dégradation de l'espèce humaine.


Ce film est porteur d'espoir mais est surtout un électrochoc amenant à se poser des questions. Peut-on vraiment arriver un jour à une situation similaire? Ne sommes-nous pas déjà en train de nous diriger vers ce futur apocalyptique avec les attentats, la pollution et les exodes massifs de population que l'on connaît? 2027 c'est demain, mais n'est-ce pas déjà un peu aujourd'hui?


Pour moi, on est face au meilleur film de science-fiction des années 2000. Un authentique chef d’œuvre qui pourrait bien s'avérer visionnaire...

TheFreeMind
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le 16 juin 2016

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