Que ces Folies fermières manquent de folie ! L’ouverture alerte promettait pourtant un dynamisme d’ensemble, un sens de la répartie et un recours à la transgression morale dans le but de représenter de façon détournée, pour ne pas dire déguisée, par le biais de la comédie et du spectacle, la détresse du milieu agricole observée il y a peu dans le thriller Petit Paysan (Hubert Charuel, 2017) ou dans le drame Au Nom de la terre (Édouard Bergeon, 2019). Mais le scénario s’enlise dans les clichés aussitôt le recrutement des vedettes commencé, respectant un cahier des charges qui atrophie terriblement les personnages et leurs enjeux profonds. Si Alban Ivanov campe un éleveur tout à la fois déterminé et sensible, Sabrina Ouazani se complaît dans une vulgarité de ton qui dessert le propos libertaire qu’elle est censée défendre. La réalisation, illustrative mais soignée, porte une attention particulière à la photographie des campagnes de la région Auvergne-Rhône-Alpes, assure en somme un divertissement pas désagréable, mais cousu de fil blanc. La forme du documentaire eût été plus adaptée pour rendre hommage à cette initiative encore aujourd’hui reconduite à Garrigues.