Oh, le sympathique petit film d'aventures que voilà ! Visiblement tourné avec peu de moyens - deux douzaines de chevaux, une cinquantaine de figurants et quelques jolis décors peints - Les Frères Barberousse est l'une de ces bonnes surprises sur lesquelles on tombe parfois, le petit 5 ou 6 qu'on envisage qui se transforme en 7/10. Tourné essentiellement en extérieur dans les très reconnaissables Alabama Hills californiennes, théâtre de moult westerns, cette charmante petite production Universal Pictures en TechniColor est menée au triple galop.
Dans les environs de Tunis, l'arrogant bédouin Tamerlane est à la poursuite de Shahzada, un magnifique étalon noir qu'il convoite plus que tous les trésors du monde. Dans le désert, il vient par hasard en aide à la princesse Tanya, égarée, qui lui promet une récompense. À son retour au palais, Tanya retrouve son père, mourant. C'est son vil cousin qui accède au trône, et contre son vœu solennel celui-ci décide de la donner en mariage à l'un des frères Barberousse, deux sanguinaires corsaires qui tiennent la ville sous leur coupe. Pour échapper à ce sordide destin, la princesse promet de s'offrir à celui qui remportera la grande course de chevaux du royaume. À l'insu de son cousin, elle part à la recherche de Tamerlane, lui-même sur les traces de Shahzada. Entre le fier bédouin et la fière princesse, la rivalité se mue peu à peu en passion...
Sur ce scénario certes convenu mais très sympa - et qui a comme autre mérite de ne pas s'éterniser (1 h 17) - les acteurs s'en donnent à cœur-joie. Maureen O'Hara, plus en beauté que jamais, et Jeff Chandler, dont la virilité un brin macho correspond bien au personnage, forment un joli couple, et donnent qui plus est l'impression de bien s'amuser face à la caméra. Et, pour une fois dans ce genre de petite série B, les seconds rôles ne surjouent pas. Bref, tout cela est fort plaisant et on ne s'ennuie pas une seconde !