Les Frissons de l'angoisse par Sophia
Sans doute qu'il vaudrait mieux ne pas commencer par Suspiria lorsqu'on s'attaque à Dario Argento... néanmoins, les Frissons de l'Angoisse (nb pourquoi le titre français n'a rien à voir avec le titre original?) est un film à l'ambiance particulièrement travaillé. A l'instar de tous les giallo, on y retrouve une atmosphère angoisse et véritablement étouffante. Des personnages étranges se succèdent, une voyante, un pianiste ivrogne, une journaliste un peu bizarre, une petite fille qui torture des animaux, le seul élément stable est le héros qui semble naviguer à vue dans cette enquête où il ne cesse de frôler la mort à tout instant. Si les meurtres sont assez sanglants, on sent poindre Suspiria, non seulement dans la mise en scène des décors et notamment de la maison "hantée", mais aussi au son. Car c'est véritablement au niveau sonore que Les Frissons de l'Angoisse explose. Souffle du vent hivernal, battement de coeur, le travail sur le son est particulièrement bien fait. Argento joue avec le spectateur, le bernant par des effets sonores alors qu'à d'autres instants il distille ses indices par le son. Dès lors l'image n'est qu'un outil pour servir le son. Car c'est en écoutant qu'on plonge dans l'angoisse, par l'écoute qu'on se retrouve embarqué dans ce voyage étouffant, et uniquement par le son que l'on comprend les agissements du meurtrier. D'ailleurs, Argento ne nous offre nulle explication psychologique, préférant laisser le spectateur y médité par lui-même. C'est à peine s'il veut bien nous dévoiler le meurtrier à la fin, comme si finalement, cela n'avait peu d'intérêt. En effet, avec Les Frissons de l'Angoisse, le voyage importe plus que l'arrivée.