Nouveau film pour Xavier Beauvois réalisateur. Après le succès public et critique (Grand Prix à Cannes et César du meilleur film) de Des hommes et des dieux, La rançon de la gloire nous avait un peu laissé sur notre faim. Il se rattrape largement aujourd’hui. Voilà l’un des plus beaux films français de l’année aux côtés de 120 BPM et Au revoir là-haut. Il n’y a pourtant rien de bien nouveau dans ce que nous voyons là. La mise en scène est classique, voir académique, mais elle est maitrisée, élégante, rigoureuse et d’une belle sobriété. L’histoire est forte et puissante, même si le scénario est des plus classiques. Un superbe drame familial sur fond de première guerre mondiale. Le tout savamment mêlé nous offre de magnifiques portraits de femmes, qui, faute d’hommes, doivent survivre et survenir aux besoins de leurs familles. On ressent parfaitement leurs détresses, leurs souffrances, leurs craintes et leurs espoirs et on s’attache à chacune d’elles de façon différente. Techniquement, c’est somptueux. La direction artistique est soignée et les images sont absolument splendides. Toutes les actrices sont épatantes. Nathalie Baye et Laura Smet (qui trouve là son meilleur rôle) jouent pour la première fois au cinéma ensemble (ironie du sort, le film sort le jour de la mort de Johnny…) et elles sont très convaincantes. Iris Bry, première apparition au cinéma, est une vraie révélation. Elle vole même pratiquement la vedette à ses illustres collègues. Côté hommes, peu nombreux donc, et aux rôles forcement plus courts, on retrouve les talentueux, trop rares mais toujours impeccables Olivier Rabourdin, Cyril Descours et Nicolas Giraud. Fort, puissant, juste, poignant, bouleversant, Les gardiennes est un très, très beau film.
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