Inique, la police ?
André Téchiné n'avait plus tourné avec Isabelle Huppert depuis Les sœurs Brontë (1979). Le réalisateur, de l'avis de tous, a un peu perdu la main ces derniers temps, s'attaquant à des sujets actuels...
le 6 juil. 2024
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Ah André Téchiné, un réalisateur que j’apprécie autant qu'il m'ennuie et là je dois dire que nous sommes malheureusement dans la deuxième option. Après avoir perdu son compagnon, Lucie, agent de police, emménage dans une banlieue pavillonnaire. Mais son quotidien morose va être troublé par ses voisins auxquels elle s'attache mais dont elle va découvrir qu'ils sont "anti-flics".
Quand il ne fait pas du cinéma LGBT, Téchiné fait dans le cinéma social (bon même si je caricature énormément sa filmographie) et c'est ici bien maladroit ! Autant dans la forme que dans le fond, on se croirait dans un téléfilm TF1 un peu insipide et surtout au discours téléphoné. Effectivement, on est une nouvelle fois dans cette paresse d'écriture propre au "film social français", c'est-à-dire pardonner à l'autre, les personnages apprennent les uns des autres malgré leurs différences et peuvent ainsi vaincre la peur de l'autre et le comprendre. Bref, rien de bien appétissant au menu surtout que tout est lent !
Alors évidemment, c'est du film d'auteur, je ne m'attendais pas à de l'action mais enfin, il y a quand même un juste milieu à avoir et ici, le rythme est bien mou. Surtout que les acteurs jouent tous très mal (après, j'ai toujours eu un problème avec Isabelle Huppert que je trouve particulièrement apathique dans chacun de ses rôles, c'est simple, sa palette de jeu se limite à tirer la gueule en permanence) mais la palme revient à Moustapha Mbengue qui fait de la récitation de texte. Alors, après peut-être que ça vient de la direction d'acteur mais pourtant, Nahuel Pérez Biscayart sort son épingle du jeu avec une prestation correcte et convaincante.
Concernant la mise en scène, c'est bien pauvre, c'est en réalité aussi morose que le jeu d'acteur mais surtout aussi morose que cette banlieue décrite par le personnage principal (c'est sûr que ce côté-là, l'ambiance est réussie).
Et puis c'est sans parler de la voix-off insupportable d'Huppert qui raconte ses expériences que l'on voit de toute manière à l'écran ou qui servent d’ellipses, qui fait complètement plonger le film dans la production télévisuelle bien cheap.
"Les Gens d'à côté" est donc un Téchiné raté, enfin du moins pour moi.
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Créée
le 10 juil. 2024
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