Docu fort intéressant et pertinent, tant dans la forme que dans le propos
(...) Avec la campagne présidentielle de 2012 comme fond, Yves Jeuland dresse le portrait d’un métier sujet à de profondes mutations, à de véritables réflexions. Principalement à cause de la baisse des ventes de l’édition papier. Une chose soulignée par l’un des journalistes qui affirme, et à juste titre: « Dans ma génération, personne n’achète Le Monde (papier). Personne, personne, personne. » De ce fait, LES GENS DU MONDE permet de représenter l’émergence d’un journalisme web de toute aussi bonne qualité, mais malheureusement encore trop sous-estimé. Et ce journalisme est visible ici et là grâce à la personne de Nabil Wakim qui, grâce à des phrases souvent lancées à la volée, prouve à tous qu’être jeune et continuellement connecté ne signifie pas que l’on fait un travail moins abouti ou réfléchi.
Sur la forme, c’est avant tout le montage qui donne du sens au film. Entre les scènes en extérieur, sur le terrain, et celles dans les couloirs et autres open space du boulevard Auguste Blanqui, le spectateur a droit à tout le spectre du journal, à une grande partie de son processus de fabrication. Rien ou presque ne lui est caché. Même pas les conversations téléphoniques un poil absurdes, les réunions où chacun exprime sa pensée sur la dernière Une ou encore les remarques à peine murmurées mais fortement éclairantes sur « qu’est-ce qu’être journaliste aujourd’hui? » On regrettera bien évidemment le fait que le film ne montre que le service politique du journal de Hubert Beuve-Méry bien que, scénaristiquement parlant, cela ait un sens certain (...)
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