29-03-2019
Je me souviens d'une jeune fille de 17 ans, un peu perdue, comme la plupart des jeunes filles de 17 ans. Je me souviens d'une après-midi morose, d'un cours de cinéma. Alors même qu'elle savait déjà...
Par
le 29 mars 2019
13 j'aime
Je me souviens d'une jeune fille de 17 ans, un peu perdue, comme la plupart des jeunes filles de 17 ans. Je me souviens d'une après-midi morose, d'un cours de cinéma. Alors même qu'elle savait déjà qu'elle n'en ferait pas son métier, ne sachant pas exactement ce qu'elle faisait là. Mais surtout, je me souviens d'un film. Je me souviens d'une petite bonne femme tentant d'attraper des camions avec sa main, passant d'un naturel presque insolent d'un champs de pomme de terre, aux fissures du temps sur un plafond. D'une petite bonne femme, qui, de bric et de broc, assemblait, de ses mains expertes à peine touchées par les années, des images et des sons, glanées çà et là, au fil de ses inspirations. Des bouts de réflexions, une pointe d'introspection, des rencontres, des tranches de vie, la sienne, celle des autres. Cette créativité, cette manière bien à elle de construire un film, je l'apprendrais plus tard, constitue, constituait, sa marque de fabrique. Ce hasard qui prédomine, aussi bien dans ses fictions que dans ses documentaires. Cette vision de la vie si particulière, si naïve parfois, et pourtant si poétique. Je me souviens de cette jeune fille de 17 ans, qui est sortie de cette salle de cours, dans cette après-midi un peu moins morose, avec, semble-t-il, un petit sourire aux lèvres et l'impression, pour une poignée de minutes, d'avoir trouvé son chemin.
Alors merci pour elle Agnès, repose en paix. Il y a un sacré paquet de monde qui t'attendait avec impatience là-haut.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Top 10 Films
Créée
le 29 mars 2019
Critique lue 580 fois
13 j'aime
D'autres avis sur Les Glaneurs et la Glaneuse
Je me souviens d'une jeune fille de 17 ans, un peu perdue, comme la plupart des jeunes filles de 17 ans. Je me souviens d'une après-midi morose, d'un cours de cinéma. Alors même qu'elle savait déjà...
Par
le 29 mars 2019
13 j'aime
Après deux déceptions dans le cinéma de Varda voilà que je retrouve la Varda que j'aime, munie de sa caméra DV dont elle est sans doute l'une des seules avec Alain Cavalier à avoir compris son...
Par
le 19 févr. 2018
12 j'aime
Agnès Varda est fascinée par l'état du monde, par l'agitation des hommes qui, vue d'assez haut, a tout de la comédie humaine. Thème éculé, elle traite cependant celui-ci par l'exploration aléatoire...
le 17 déc. 2010
12 j'aime
1
Du même critique
Isidore et les autres fait partie de ces livres que l'on prend le temps de décortiquer, de ceux que l'on savoure petit à petit. Camille Bordas met en scène le personnage d'Isidore, petit dernier...
Par
le 20 mars 2019
1 j'aime
4
Alors que le monde vacille, que les repères s'estompent et que l'électricité et l'essence viennent à manquer, les ambitions de Nell et d'Eva s'effacent peu à peu pour laisser place à l'instinct,...
Par
le 27 févr. 2019
1 j'aime
1