Isidore et les autres fait partie de ces livres que l'on prend le temps de décortiquer, de ceux que l'on savoure petit à petit. Camille Bordas met en scène le personnage d'Isidore, petit dernier d'une famille de surdoués connus et reconnus pour leurs prouesses intellectuelles dans laquelle il a bien du mal à trouver sa place. Alors que les autres intériorisent et réfléchissent, Isidore ressent. L'autrice aborde ici à travers les réflexions en apparence naïves de son protagoniste, une multitude de questions qui incitent le lecteur à s'arrêter çà et là au détour du texte majoritairement centrées sur l'incompatibilité entre l'intelligence et les émotions, sur la solitude et la complexité des codes sociaux. Peu à peu, Isidore devient l'élément central et essentiel de cette petite famille, parce qu'au-delà de l'intelligence, il est bon d'avoir quelqu'un capable d'écouter. Camille Bordas se lance ici, sous un angle novateur, dans une véritable étude sociologique sur la famille et le deuil, passionnante du début à la fin. Isidore et les autres fait partie de ces livres dont on ressort grandi.