Les Griffes de Jade par Alligator
Dernier film de la sublissime Cheng Pei-Pei (je suis amoureux), elle ne réapparaitra au ciné qu'à la fin des années 80 et seulement dans des caméos. C'est le point fort de ce film. La reine du kung-fu sort en beauté, grâce à sa majesté, son visage d'ange et ses sourires ravageurs mais aussi grâce à des combats flamboyants pleins de fougue, de majesté, de dextérité et parfaitement calibrés. La mécanique des combats est bien maîtrisée.
La photographie est sublime comme souvent pour une Shaw production.
La mise en image est plus que correcte mais n'égale pas toujours les finesses d'autres films Shaw. De même la mise en scène n'est pas toujours d'un grand niveau. Szu Shih voire Leih Loh sont un peu décevants. Shih joue parfois de manière assez grotesque même.
Les décors naturels ou en studio sont encore de petits bijoux, bien aménagés ou bien mis en valeur avec des contrastes et une belle lumière. A part quelques plans flous (ça arrive avec les masters des Shaw Prod.), les moyens mis pour produire un spectacle efficace sont bel et bien là, pour un résultat très satisfaisant.
Le scénario est un peu déséquilibré, ou manque de linéarité. En fait, la structure ressemble peut-être à deux ou trois films en un : la recherche de maître par Tsui-Peng, l'apprentissage puis la confrontation (avec les 3 étapes) avec Démon Noir.
A noter la scène du pont en cordes pratiquemment plagiée par Spielberg dans Les Aventuriers de l'Arche perdue (le pont devient échelle, les corps en plongée vers la rivière en abîme, etc.).
Un film kung-fu de très haute tenue et très agréable. De grands et beaux combats. Une actrice gracieuse, championne, danseuse de combats. Un film plein de charme et qui compte dans l'histoire du genre.