We crown the night
En littérature, on dit d’un début qu’il est in medias res lorsqu’il commence sur une action abrupte, sans introduction ou mise en contexte : on donne au lecteur le sentiment que le récit a commencé...
le 7 mai 2021
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Support: Bluray
Ce n'est pas la première fois que je fous mes bottes dans la rue des Ormes. Mais je ne m’y suis jamais bien senti. Tout juste puis-je y apprécier un slasher inventif, mais qui souffre d’un écart entre l’idée de l’exploration onirique et son exécution, alourdie par un budget assez pauvre. Ça doit faire la troisième fois que je vois la genèse de Freddy, et cela joue sans doute également sur mon appréciation, l’installation du concept perdant en puissance à chaque nouvelle séance.
Pourtant j’ai du mal à mettre vraiment le doigt sur ce qui m’y déplaît. Après tout, le cinéma étant la fabrique des rêves, quel meilleur médium y-a-t’il pour les mettre en scène et les subvertir? Quel meilleur genre que l’horreur peut utiliser les inspirations de mythes baliniens pour figurer le cauchemar indomptable, celui qui nous fait courir sur place, frapper mollement ou chuter à l’infini? Celui qui crée un boogeyman d’anthologie? Tout ça, A Nightmare on Elm Street le fait, mais Freddy ne m'émoustille guère. Pas plus que la première apparition à l’écran d’un tout jeune Johnny Depp qui ne s’est pas encore enfermé dans une typologie de personnage.
Peut-être est-ce la peu de diversité dans l’environnement : deux maisons, une rue, et une chaufferie. Probablement que le jeu de l’héroïne, aussi proactive soit-elle face à la menace, sonne souvent faux. Potentiellement un coup de vieux, les silhouettes drapées du Frighteners de Peter Jackson me convainquant plus que cette toile tendue par le corps de Robert Englund. Sûrement à cause des réactions des parents, improbables, qui s’ils avaient dû signifier un état éthéré des adolescents auraient mieux fait d’être absents comme ils le seront dans It Follows. Je sais qu’il ne faut pas juger un film par rapport à ses successeurs, mais eh, je suis né quand je suis né, et si on trouve bien mieux par la suite, pourquoi revenir à une source bancale?
Alors le film défile, ne provoquant de sursauts que dans les effets spéciaux débrouillards, et je me réjouis donc plus devant les diverses featurettes de la galette que devant sa raison d’être initiale. Je me réjouis d’apprendre que sans Freddy, New Line serait resté un studio cantonné aux productions DtV fauchées, ou aurait simplement disparu, plutôt que de fleurir et nous livrer Blade, Se7en, ou la trilogie Lord of the Rings.
Mais je reviendrais indubitablement sur Elm Street, m’étant procuré le coffret intégral. Et si la réputation médiocre de certains volets les précèdent, j’ai néanmoins une vilaine curiosité quant à l’évolution d’une des figures les plus emblématiques de la pop-culture horrifique.
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Créée
le 1 oct. 2024
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