GPA désincarnée

Charmé par le très beau Adoption, je désirais en savoir plus sur cette cinéaste hongroise.

La déception est au rendez-vous : non seulement je ne retrouve pas les audaces formelles qui m'avaient tant plu, mais le film souffre de nombreux défauts. L'image n'est pas très belle, le film a mal vieilli. Surtout, les personnages sont étrangement désincarnés, un comble pour un drame humain comme celui-ci.

Cela tient peut-être au doublage puisque je n'ai pu voir qu'une version française, la seule proposée dans le DVD. De fait, Isabelle Huppert est bien plus convaincante que ses partenaires, dont les répliques sonnent souvent faux. Mais les deux acteurs eux-mêmes sont aussi en cause : Lili Monori, aux faux airs d'Isabelle Adjani, a un jeu outré, plein de mimiques, qui peine à être crédible. Quant à Jan Nowicki, il a la sensualité d'un bout de bois, d'une raideur toute militaire. Le voussoiement des deux époux n'aide pas non plus.

Tout cela fait que jamais je ne suis entré dans cette histoire. Dommage, car le scénario était séduisant : une femme, stérile, demande à son amie de lui "faire un bébé" en échange d'argent. Le premier film sur la GPA ! Celle-ci s'éprend du mari, et fera même un autre enfant avec lui. Juive, elle est rattrapée par le régime nazi. Sa riche amie refuse de l'aider. Il y avait là de quoi faire un très beau film, mais Marta Mészàros passe à côté de son sujet. Sur un sujet proche, lui préférer le très puissant Une grande fille de Balagov, sorti récemment.

5,5